Enfin, une fenêtre pour aller pêcher. Avec le Stan, en plus, c'est toujours un plaisir de le voir et de partager un moment au bord de l'eau, il fait partie de ces rares personnes avec qui j'apprécie particulièrement de pêcher. Je retrouve donc la Moselle avec un immense plaisir, en humant l'air humide des prairies pentues qui plongent dans la rivière. L'eau est sombre, parsemée de gros blocs rocheux. Un barbeau croisé en bordure goûtera au fer d'un bonbon fluo expédié par Stan. Moi, je monte un peu en amont. Je veux pêcher en sèche, puisque la luminosité et la couleur de l'eau ne permet pas la pratique de la nymphe à vue. Sur un poste parfait, j'aperçois plusieurs gobages, certainement des ombres. En effet, j'en pique trois ou quatre à la défense musclée. Puis un gobage pas comme les autres attire mon attention. J'expédie une sorte de petite peute dans la veine, qui se fait happer en douceur après trois secondes de dérive. Dès le ferrage, j'ai su que c'était une belle truite sauvage de la Moselle. Stan me rejoint pour mettre la belle à l'épuisette parce que j'avais oublié la mienne dans la voiture. On fait quelques photos, on admire le poisson, je le relâche délicatement, et on fume une clope, posés sur un bloc de granit de la taille d'une voiture. Que ça fait du bien de retourner à la pêche !