L'amertume qui m'étreint après avoir passé quelques heures à pêcher la moyenne Loue n'est pas due à l'état de la rivière ni au manque de poissons, quoique je n'y ai rien attrapé, malgré l'observation de nombreuses truites entre 40 et 50 centimètres. Non, la frustration est concentrée dans les cinq minutes intenses et irréelles que j'ai passé à tenter une truite d'environ soixante-dix centimètres en nymphe à vue. Quelle déception, quand cet abruti de chevesne est venu voir ma nymphe avant la grosse truite ! Quel dépit, quand je l'ai aperçu, de m'être emmêlé. Je me suis traité de tous les noms en me rendant compte que mon gammare n'était pas du tout assez plombé, et que la truite est passé dessous sans le voir. Certes, j'ai été ravi de voir cet énorme poisson. Mais une énorme frustration va m'étreindre tout l'hiver, attisée par l'absence d'un lot de consolation dans le week-end. C'est ce qu'on appelle une bonne fessée…