Courbes des méandres, courbes de la ligne qui fend le vent trop chaud pour la saison. L'onde se cabre, lèche les prairies, érode les berges et change de lit, sans se soucier de ces humains étrangers qui la caresse de leurs fleurets. Les ombres capricieux ne montent pas encore, leurs mets olives n'étant pas à l'heure. L'eau claire ricoche sur les bancs de galets, gonfle les bois immergés, arrose les prés verts et change mille fois de visage. Les balsamines pètent, la buse siffle, la bruine arrive bientôt et devient déluge. Les premiers gels matinaux, d'ici quelques semaines, sonneront l'heure de gloire des bataillons d'olives qui dévaleront les lisses luisants de cette rivière à jamais enchanteresse, et dont la longueur interdit l'exhaustivité de sa connaissance…