Hier il a plu toute la journée. Les niveaux ont sans doute monté de 10 à 15 cm et j’ai remarqué que souvent ça déclenche l’activité des truites sur nos petites rivières bretonnes. Je décide donc d’aller pêcher en fin de journée malgré ce satané vent de Nord-Est qui peut considérablement gêner la pêche. Mais où aller ? Comme je n’ai pas beaucoup de temps il me faut trouver un secteur proche de chez moi. J’ai quelques coins en tête mais j’ai envie de changer. Je scrute donc la carte et repère un secteur pas trop facile d’accès, où la rivière dessine de jolis méandres. Le choix est fait. Reste plus qu’à patienter jusqu’à la fin de la journée de boulot. La journée est bien occupée et passe très vite. Le matériel est prêt et je n’ai plus qu’à sauter dans la voiture. Vers 18h me voici garer non loin de cette portion sinueuse. Je décide de redescendre puis de pêcher en remontant tranquillement vers la voiture. Mais avant je ne peux m’empêcher de couper à travers champ et d’aller voir à quoi ressemble la rivière. Je me dirige donc tranquillement et discrètement vers le méandre le plus proche. J’approche doucement et là à l’instant même ou je passe ma tête à travers les branches, une truite monte de son trou pour happer une éphémère à quelques mètres de moi. Je descends donc 10 mètres en aval et me positionne au mieux pour bien placer ma mouche. Mais il y a un gros tronc en travers qui m’empêche de poser ma mouche où je le souhaiterais. Je fais quelques passages quand même mais rien ne monte. Par fainéantise j’avais laissé la mouche de la dernière fois, mais je décide de la changer car je ne la sens pas. Donc je noue ce qui ressemble le plus aux éphémères que je vois voler et dériver à la surface. Et là pour la première fois j’arrive à poser exactement dans la bonne veine et comme si c’était automatique la truite vient se saisir de l’artificielle. Après une courte bagarre et une petite séance photo, la voilà repartie dans son élément. Je me dis alors que la découverte de cette portion de rivière commence plutôt bien. Seulement pendant la demi-heure suivante pas une touche, pas un gobage ne viendra m’attirer l’attention. Mais enfin j’arrive sur un plat où une truite est en activité. Je commence par un posé volontairement trop court pour bien caler la distance et hop une truite monte prendre ma mouche 2 mètres en aval de celle qui gobait. Est-ce la même ? Eh bien non puisque les gobages reprennent et je piquerais également cette troisième truite avant d’en rater une quatrième quelques mètres plus haut. Ah c’est reparti me dis-je. Eh bien non, je vais encore avoir l’impression de pêcher une demi-heure dans le vide. Et pendant deux heures ce fut une succession de linéaires apparemment vide de poissons et de très courtes portions où s’alimentent plusieurs poissons postés les uns derrière les autres. J’ai déjà constaté ça à plusieurs reprises sur d’autres rivières comme la Sarre par exemple. Quand le niveau monte, les poissons semblent changer complètement leur répartition et se grouper dans des endroits bien précis. D’ailleurs, comme souvent dans ces conditions, et je l’ai encore vérifié hier soir, la moyenne de taille des poissons semble un peu plus élevée. En tout cas, j’ai l’impression d’avoir encore avancé un petit peu dans la compréhension du comportement alimentaire des truites. Et surtout je suis content d’avoir découvert cette belle portion prometteuse à quelques minutes de chez moi !