En Seine-Maritime, la fermeture en 1ère catégorie est le 5 octobre . J’ai donc pu profiter d’une belle journée ensoleillée sur les bords de la petite Valmont ce vendredi . Le matin, pêche en nymphe entre les herbiers sur le parcours de Fécamp qui me vaudra trois jolies habitantes des lieux . Si la végétation dans la rivière est très développée, elle l’est tout autant sur la rive et les bordures et il vaut mieux une longue canne en 9’6 au moins pour éviter les accrochages. Un bon déjeuner en terrasse sur le port et un petit tour à la plage admirer la mer et les falaises, il faut ça pour récupérer du lever matinal et des 2h40 de route. L’après-midi, je monte au dessus de Colleville sur le parcours de Paimparay. La rivière est très étroite, encombrée par la végétation mais l’eau limpide laisse voir des fonds de graviers magnifiques. Il n’a sans doute pas beaucoup plu en Normandie au mois de septembre ce qui explique le faible niveau. Le parcours se pêche rive droite depuis une prairie qui héberge un troupeau de taurillons un peu curieux. Je vais pêcher amont en sèche avec des petites éphémères marrons/jaunes. Pas facile de poser correctement sans accrocher avec ce petit vent de face sans parler de la clôture barbelée où le nylon a une terrible propension à s’entortiller ; le sol a par ailleurs été bien labouré par le troupeau. On pourrait bien sur résoudre le problème en allant dans l’eau mais ce serait faire injure au lieu. Bref, après avoir raccourci sérieusement le bas de ligne et envoyé paître les ruminants un peu trop familiers (on a pas gardé les cochons ensemble !), la partie peut commencer. Il faut lancer assez long plein amont pour de petites dérives et arracher vite sous peine d’accrocher les bordures. Une dizaine de petites truites me gratifieront de jolies cabrioles, certaines prises à vue, d’autres se jetant sur la mouche à peine elle touche l’eau. J’avais oublié la vitesse de réaction de ces demoiselles d’où quelques ferrages trop appuyés avec casse à la clé. Après une petite pause, je m’offrirai même la magie d’un coup du soir. Le vent a disparu comme par enchantement, le ciel rougeoie et la rivière luit comme un miroir. Impression d’avoir la rivière toute à soi dans le calme vespéral. L’illusion sera courte (on est plus en juin !), la brume froide monte rapidement et la vallée baigne bientôt dans une vapeur fantasmagorique agrémentée d’une demi-lune au dessus de la colline et des dernières braises du couchant. Laissons la rivière à ses mystères et retournons vers les lampadaires de la ville … Merde ma canne ! J’ai oublié ma canne !!
