Le week-end la mouche ultime.

18 septembre 2009

19 - Corrèze

Dordogne

fly.only

Samedi : Voilà deux ans que je n’avais pas mis une pointe en 10 centièmes ni sorti les micro mouches pour pêcher la Dordogne. Mais les niveaux très bas et la taille des insectes en cette saison ne m’ont pas laissé le choix. Tiens, elle ne marchait pas trop mal cette mouche dans le temps. Premier posé, première montée : oups pardon, je te voyais plus gros. Un ombret se retourne sous ma mouche. Le pépère du trou est actif un peu plus bas devant son cailloux. Il ne faut pas le laisser moisir. Machinalement, tout en descendant dans l’eau, je laisse la mouche dériver. La sanction est violente et je me retrouve attelé à mon premier ombre de la journée. Elle marche vraiment bien cette mouche. Mais ça me revient, c’est une mouche ultime. ARGHHHH ! il est déjà trop tard, la voilà qui arrive sur le poste du gros ombre et qui se met draguer… Je connais le tarif, le refus du siècle et le poisson calé définitivement. On a tous dans nos boites des mouches qui sont hors du commun. Des imitations qu’il faut réserver aux situations désespérées ou alors lorsqu’on a droit à un seul passage sur une truite par exemple. Il faut les utiliser avec parcimonie parce qu’elle marche trop bien. Si le poisson monte dessus et qu’on le rate, c’est fini, il ne prendra rien d’autre. Je les appelle les mouches ultimes. Ce petit cul de canard de très petite taille fait partie du lot. Et il va s’avérer bien précieux alors que les poissons ont vu des mouches tout l’été et qu’on est à l’étiage. Malgré tout, ils recrachent tellement vite que même avec un modèle qui marche, il n’est pas évident du tout de les coincer Et une fois tous les poissons levés, il ne reste plus qu’à changer de place. Lorsque j’arrive sur le nouveau poste des poissons gobent déjà ce qui me permet de faire quelques prises. Puis arrive la pluie et le temps du champagne, celui ou le facteur limitant les prises est la durée des combats… En quelques secondes, la rivière est couverte de gobages et les poissons sans méfiance. Mais cela s’arrête aussi vite que cela avait commencé. Malgré tout, j’aime bien les averses. Dimanche : grosse affluence sur la vallée. Difficile de trouver un poste sans pêcheur. Je me replis vers un replat venté dont personne n’a voulu. Il est 16 h 10. Malgré le vent qui ride la surface les poissons gobent. Ils montent assez bien mais connaissent sacrément la musique. Ils sont archi éduqués et recrachent bien trop vite pour avoir la moindre chance de les ferrer. Malgré tout, la pêche est très plaisante jusqu’à ce que la mouche ultime ne les cale pour de bon. Puis, elles sont arrivées et tout à changé. Même les poissons les plus vicieux sont pour un temps devenus gentils. Le temps des gobages gras est là. C’est le temps de l’abondance… La Dordogne est en ébullition depuis maintenant une heure et demi. Tel un grizzly repus au milieu d’un banc de sockeye, je continue à pêcher par jeu mais je gâche un nombre incalculable de poissons. La nuit approche et les fourmis sont remplacées par les sedges. J’arrête la pêche alors que ça gobe encore. Septembre est vraiment un très bon mois. 4 heures de ronds dont 2 de champagne pour terminer le WE. Que demander de mieux? Cette session restera comme une des meilleures de l’année, il n’y a pas de doute. La fin de l’année promet si les niveaux nous permettent de pêcher.

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