Une semaine sur la Loue, j’en rêvais inconsciemment depuis longtemps ! Bon soyons direct, je suis déçu. Déçu par mon incapacité à prendre du poisson en nymphe à vue et déçu par le coin même si la rivière est superbe. Installé à Ornans j’ai pu fréquenter les différents parcours environnants. Et là c’est bien pire que la Normandie et ses parcours privés. Multiples AAPPMA morcelées et cartes à la journée (9-12€), réserves, parcours privés, interdiction des waders, de la nymphe, des streamers ou de la noyée mais autorisation du vairon manié, vif, toc ou de la cuiller ! Pêche interdite le mardi et le vendredi. Samedi et dimanche envahis par les kayaks, heureusement Cyril, Ponce et guide de son état était là pour nous faire marrer en leur faisant peur, planqué et émettant des cris d’animaux sauvages improbables. Interdire la pêche un ou deux jours par semaine, pourquoi pas. Mais interdire le même jour sur les 4 ou 5 AAPPMA autour d’Ornans, çà sert à quoi à part faire chier ? Interdire la nymphe, même en hameçon de 20 sans ardillon et autoriser la vairon manié équipé de 2 triples ? Imposer le no kill et protéger les rivières, avec plaisir, mais le reste c’est de la merde politicarde et/ou mercantile ! Autre exemple, interdire les waders, c’est bon pour les vendeurs de cuissardes, et çà emmerde surtout les palmistes mais pas les mecs au vairon, que je ne méprise pas ou peu, mais de là à les avantager… Y’a qu’à voir chez Sanso, toutes les techniques de pêche à la mouche sont autorisées 7j/7, sans ardillons et en no kill : le parcours est gorgé de truites et ombres. Difficiles car matraquées : c’est le seul endroit où on peut pêcher en nymphe (exception d’Ornans dont les 2/3 du parcours sont en ville…) toute la semaine, et le seul endroit (30€ !) où on peut pêcher « tout court » 3 jours par semaine cf. kayaks et jours interdits. J’ai quand même pu m’amuser un peu dans les gorges (parcours de Mouthier), les kayaks n’y vont pas et les truites montent sur des sèches en journée, oui on n’a pas droit aux nymphes. Petites truites hélas mais grand kif quand même : parcours superbe, pas de pêcheurs, pas de baigneurs, pas de kayakistes, pas de mecs qui vous observent à la jumelle pour vérifier votre mouche ou le niveau de l’eau sur vos waders retroussés. « Mais Monsieur si je mouille ma sèche avec ma salive çà devient une nymphe !» Le 1er jour, à Ornans et grâce à l’aide de Cyril je pique mais casse et décroche deux grosses truites, la plus belle mesurait 50 ou 60 cm. Le Loop ‘old school’ remplace alors le Viva, mais plus aucune grosse ne viendra me titiller. La NAV m’a offert la chance du débutant et je ne l’ai pas saisie. Conclusion, aucun fish en nymphe, 8 truites et un ombre en sèche, aux coups du soir ou dans les gorges grâce à des sedges ou des killkamers Je regrette de ne pas m’être concentré davantage sur les rapides en nymphe au fil plus ou moins tendu. Dame fario est ici très éduquée, yeux dans le dos, et dans les calmes ou même ‘rapides + eaux basses’, c’est technique. D’ailleurs les ‘pro’ ont pris du poisson, mais en ramant et pas de monstres, du moins sous mes yeux. Il est vrai qu’il a fait très beau et très chaud pendant une semaine et que çà durait peut être déjà. A noter au chapitre ‘inquiétudes’ : – des farios sont ou ont été introduites sur la Loue – du lisier très odorant est déposé à haute dose sur certains champs surplombants – certaines algues peu enthousiasmantes commencent dès la fin juin à être envahissantes et à encombrer votre hameçon même en sèche dans des courants ce qui m’a gâché mon dernier coup du soir ! Bon c’était quand même une belle semaine de rencontres et de paysages superbes et j’aurais compris que la NAV çà s’improvise difficilement.