L’excitation de la première pêche de la saison, elle vous prends, elle vous rends fiévreux ; vous ne penser qu’à ca à tel point qu’elle vous empêche de dormir la veille : quelle stratégie de pêche, quel spot, quel temps il va t il faire ? Autant de question qui occupent l’esprit, pas de place à d’autre préoccupation que la peche à la mouche. A table, en famille, les discussion s’apprente des discours ubuesque ; « dis,Axel, tu as pensé à ce que tu vas faire l’année prochaine ? _ hein,quoi ? la longueur de mon bas de ligne, c’est ca la question ? ».Mes proches l’ont bien compris à mon regard préoccupé, c’est la pleine saison de la pêche et ils se doutent que je vais partir quelques jours trouver un exutoire… Me voilà au bord de la Nive de baigorry, ce Mardi 20 mai, la vie est belle, la passion est là…Mais laisser moi vous raconter pour faire court un épisode précis de mon séjour au pays basque : hier, donc ce jeudi, vers environ 9h du matin, je me dirige tout droit vers un de mes spots favoris sur la nive de Beherobie. Les petits courants défilent dans mon imagination, je suis à bloc ! Mais, manque de bol, je tombe sur un sympathique papi en train de faire balader paisiblement son toulousain au milieu du pool. Alors, d’abord, première réaction, de l’enervement bien sur, normal, trois mois que j’attends ca pour arriver au mauvais moment : la guigne !!. Puis en observant le vieux bonhomme, j’ai finalement trouver la chose cocasse : attiraillé comme le plus fourni des pêcheur, un vrai magasin ambulant, celui ci paraissait à la limite de la rupture entre surveiller sa ligne, gérer les galets sous les pieds et supporter son matos. Je commence à sentir monter un fou rire incontrôlables, je préfère m’eclipser discrètement de peur de surprendre le retraité et être responsable d’une monumentale et fâcheuse chute à l’eau. N’empeche,il m’a bien fait poiler celui là… Place à la pêche, direction le Lauribhar, j’avais des a priori sur cette rivière, il faut que j’aille me faire une vraie idée. J’arrive au bord de l’eau : ca commence mal, c’est teinté. Mais le niveau de l’eau est plus que correct. Je pospecte la rivière, ca bouge pas beaucoup, le cour d’eau est encombrée, ca send la cuisante bredouille.J’arrive sur un très beau spot avec une rive gauche bordée par une pente abrute innaccessible que longent des veines profondes : c’est dans ces endroits qu’on peut toucher de beaux poissons sur les petites Nives. Il y a gros à jouer…Je fouette, je cravache, je fais des approches calculées avec un bas de lignes de cinq mètre pour déjouer ces maudits dragages mais rien n’y fait, les truites aujourd’hui ont décider de bouder. Pourtant, les éphémères sont là, la petite pluie, synonyme de bonne condition de peche, aussi. Puis une j’apercois une belle retourne. Mais là, je ne fais pas trop le malin : entre moi et la retourne, il y a un énorme courant. Dragage assuré. Va falloir approcher le poste de plus près et surplomber le courant canne haute avec juste le bas de ligne sur l’eau. Je ne suis pas au bout de mes peine car, en plus d’avoir de l’eau jusqu’à la poitrine, je suis juste dessous une branche compromettante un mètre au dessus de la surface de l’eau. Bref, les conditions sont royales pour piquer une belle !! Puis un flop bien sec, bien nerveux en plein milieu de la retourne ! Je commence à trembler, je lance n’importe comment, il me manque vingt centimètres pour atteindre la retourne mais je ne peux pas allonger ma soie car pas assez de place. J’insiste, je m’impatiente et toute mon bdl s’enroule dans la branche…je me contient, j’evite de brailler comme un ane, je me déplace à pas lent jusqu’à la branche sans faire de bruit, démêle le bourbier et reviens sur mes pas. Je suis encore plus tendu qu’à mon examen d’économie…Une seule solution : le lancer revers pour éviter la branche. Une grande première, je suis un gros mauvais en revers (au tennis aussi d’ailleurs). Je prends le risque, je fouette, le bdl s’etale , la pointe s’engouffre dans le siphon de la retourne, la mouche tourbillonnent , s’arretent, merde ca va draguer puis « schlack !! », un gobage de ouf ! je ferre en hurlant de joie, elle est au bout ! Elle s’engouffre dans le courant aval, elle tire bien et va encore me faire flipper pendant cinq bonne minutes…je la met au sec, une belle de presque quarante je pense, une photo(enfin plusieurs) puis remise à l’eau avec amour et respect…Cigarette, je savoure le moment et ma satisfaction. Bonheur simple et je le revendique. Je suis bien, là , dans les montagne du pays basque.