Dès le milieu de la semaine dernière, la baisse des débits commença pour se poursuivre tout le we, la nuit du samedi au dimanche finissant de défigurer la rivière. De nombreux secteurs devenaient franchissables à gué. L’activité des poissons se réduisit elle aussi , quelques mouches éparses, des prises encore plus discrètes que les jours précédents, des poissons peu installés rendant la pêche difficile mais cependant passionnante. Quelques truites de ci , de là, en compagnie d’ombres qui montaient en surface à plusieurs reprises pour ensuite bouder pour de longs moments devant la faiblesse des émergences… Certains ombres portent les stigmates de mauvaises rencontres avec des bipèdes, des lèvres endommagées, des cicatrices anciennes au coin des mâchoires, des écailles manquantes… J’ignorais que les hameçons sans ardillon occasionnaient des blessures de cette ampleur… La graciation certes, mais dans quelles conditions? L’un de ceux qui visitèrent ma filoche cumulait une gueule meurtrie et une morsure terrible à la tête, brochet ou vieux bécard aux mâchoires redoutables. Après les débits soutenus de jeudi dernier, la Maronne était revenue au régime EDF, mare aux canards aux eaux turbides. Je la passai à la réserve songeant à son potentiel et à son massacre continuel.
