Pauvre Dordogne, Ton maître le pourvoyeur d’électricité EDF t’aura encore une fois traitée comme il ne devrait pas… Avec les gradients de cette nuit, la note est salée et il ne faisait pas bon être resté en bordure. Plus de 70 cm de baisse pour la Maronne… Un spectacle de désolation m’accueille ce matin de printemps; nous allons ramasser sur les trois sites visités plus de 150 salmonidés juvéniles, des centaines de vairons, des chabots , des loches, des lamproies de planner, des goujons… Des milliers de trichoptères, d’ecdyonuridés, de plécoptères et autres larves agonisent sous les galets et dans les petites dépressions où ils avaient trouvé refuge. Plus bas, en aval , 13 sites avec des pontes d’ombres prennent l’air. Les alevins sont oeillés et ils s’agitent dans les oeufs; ils ne connaitront jamais tes beaux courants et ne nous donneront pas le plaisir de les revoir adultes. Je continuerai à ramasser des truitelles et à remplir les éprouvettes jusqu’en milieu de journée. Là, ce sont des pontes de chabots, de vandoises et de batraciens qui apparaissent exondées; des larves de salamandre et de triton qui convulsivement se débattent. Consternation, dégoût , colère me traversent. Je ne pêcherai pas aujourd’hui, l’envie n’y est plus.