Il est des jours où c’est la Dordogne qui commande et c’est très bien ainsi. Malgré une légère baisse, elle traine encore un bon 400 m3/s d’eau assez chargée en feuilles et silts. L’eau est froide (fonte?) si bien que je n’ai pas vu la queue du moindre poisson. J’ai pêché un des rares coins convenable avec ce niveau, je n’ai pas eu la moindre tirée. J’ai vu qques MB (10 minutes maxi de dérive) des plécos. Mais j’ai aussi vu cette nature qui ne demande qu’à exploser, des milans qui paradent, des hirondelles, des hérons sur leurs nids, des cormorans en chasse, un couple de perdreaux et même un papillon. Mon wadders est toujours percé au pied droit, l’eau glacée cesse de rentrer une fois la chaussette imbibée. Qu’importe, rien après le miracle ne comptait plus pour moi. Le miracle, c’est celui d’avoir retrouvé le scion de MA canne qui avait sauté de la benne du pick up lundi alors qu’avec Matt, on avait parcouru une bonne centaine de kilomètres dans la journée. J’ai usé mes yeux à cherché des débris de carbone sur le goudron pendant une bonne heure, j’ai refais tous les coins dans lesquels on était passés, j’ai repassé tous les chemins cabossés en terre. J’ai même fini à pied et soudain, je l’ai vu. Posé sur l’herbe, au milieu du chemin. Un véritable miracle que personne ne soit passé là depuis trois jours. Intact, il y avait même encore après le fil et l’indicateur de touche… Après ça, plus rien ne peut vous arriver. Même pas la bredouille. Après avoir délaissé la Dordogne qui ne souhaite pas encore se livrer, je suis passé voir un affluent voué à la culture du maïs et donc aux lâchés de surdensitaires. Et comme j’avais aussi retrouvé ma boite de streams, j’ai fait deux farios bien grassouillettes (à vue de nez un bon 25 et un bon 30 cm). Allez, promis, désormais, cette canne, MA canne ne voyagera plus sans son tube. Elle m’est trop chère. Ainsi soit-il…