La sortie d’hier sur le Rio Aragon avait un petit gout de « revenez y », alors aujourd’hui j’ai à nouveau franchi le col, cette fois ci avec Lionel. Hélas les nuages ont sans doute passé la frontière hier au soir et les quelques petits lacs de retenue situés tout à fait en amont de l’Aragon n’ont pas été suffisant pour maintenir l’eau dans l’état ou elle était hier. Triste spectacle que de voir la rivière grise, alors qu’hier encore elle était si bleue. On va tout de même jusqu’à Jaca en quête de renseignements sur les parcours du coin (il y a des dépliants détaillant les différents cotos), mais sans succès car le Gobierno Ambiante est fermé le samedi. Après quelques courses dans un magasin d’alimentacion nous repartons vers le Sud, direction Hecho. Les autres Rio sont peut être pêchables. Il faut hélas se rendre à l’évidence, l’eau est tombée sur toute la région en quantité suffisante pour teinter les rivières. Nous traversons le Rio Veral puis suivons le Rio Esca jusqu’à enfin franchir un col nous menant à La Pierre Saint Martin. Superbe ballade. A la descente on se rend compte que le Vert est redevenu à peu près pêchable. On est pile dans le timing pour bénéficier de l’éclosion alors le sourire revient. Malheureusement aucune mouche ne sortira, et nos tentatives en nymphe au fil ne sont pas couronnées de succès. Il faut dire que la rivière est forte. Pour donner une idée à ceux qui connaissent : il était difficile de traverser le Vert en wading tellement le courant poussait. On passe donc au toc et, bénéficiant des conseils experts de Lionel qui me prête gentiment sa canne, je prendrais ma première truite, après m’être fait déshabiller mon hamecon au moins 7 ou 8 fois par une insolente petite riquette sans jamais réussir à la piquer. Sur le chemin du retour je repère un gobage dans un amorti et prendrais le plus beau poisson de la partie de pêche, un monstre d’au moins 25 cm, démontrant de façon éclatante la supériorité de la mouche sur le toc quand les eaux sont mâchées … 😉 Mais le plus intéressant était encore à venir. En effet, dans un petit affluent du Vert Lionel repère trois lamproies de Planer en train de frayer. Spectacle rarissime et inédit pour moi. Elles procèdent exactement de la même façon que les grandes lamproies marines, extrayant les cailloux en les fixant puissament dans leur ventouse, et creusant un trou assez important dans le lit du cours d’eau (toute proportion gardée bien entendu, car ces poissons mesurent environ 10 cm). Ci contre une photo sub aquatique de deux de ces poissons. J’ai également fait un petit film. Vraiment pratique ces appareils photo numériques étanches. Sortie sympa, pleine de paysages et d’enseignements (toc), complétée par le visionage de deux cassettes de Pierre Sempé au cours de la soirée. Très instructif. Ce soir l’Aspe était encore très fort et très gris, l’Ossau un peu moins fort et moins gris. Le Lourdios est probablement jouable, un peu comme le Vert.