Les niveaux d’eau sont restés bons tout le week end malgré des pluies le vendredi soir et le samedi. Seul le Lauribar s’est mis à cracher une eau grise, insuffisant toutefois pour rendre la grande Nive impêchable. Selon les secteurs il y a le matin (de 11h à 12h) une super éclosion de sedges gris qui fait vraiment bouger les poissons. Presque comme les culs verts sur la Dordogne. Malheureusement il me semble que ce phénomène soit assez localisé car sur la même rivière on en voit soit des centaines dans les arbres après l’éclosion, soit aucun … d’ou l’interet de savoir changer d’endroit. En dehors de ca on ne peut pas dire qu’il y ait une activité folle en journée mais on peut tout de même tomber sur quelques truites en postes à condition de les chercher : amis des waders respirant, passez votre chemin. Merci pour eux (vos waders). Pêche un peu à la roulette mais ces truites méritent d’être prises en sèche alors laissons les monter. Comme tous les week ends je me suis encore étonné de l’absurdité totale de la gestion de ces rivières. Il y a un tel potentiel. Quel scandale. Sinon, après 4 jours et demi de pêche en solo sur les Nives j’ai vraiment la tête pleine de belles truites, d’occasions ratées, de coups géniaux, de souvenirs de pêche en bref. En voici quelques uns, si vous le voulez bien. La truite en photo est un beau mâle très maigre qui a été pris en deux temps. Je m’explique : – Premier temps : la découverte. Ballades en waders dans les ronces en bord de rivière, repérages. Ce coup est joli, celui ci aussi, mais l’autre, un méandre plus loin, est mieux situé …. on connait tous cette inquiétude et cette urgence à trouver le bon endroit pour réussir un coup du soir. A force de prospection je me fixe sur coup somptueux. Imaginez les plus belles banquises du Gave d’Oloron. Peignez les en rouge. Ajoutez quelques blocs jaune orangé. Des arbustes qui poussent ça et là au milieu du lit, petite iles perdues dans le flot. Vous y êtes. Le courant est modéré et chevauche les grandes barres rocheuses, apportant des insectes sur des postes tellement évidents qu’on s’étonne de ne pas y voir des gobages. Mais il est encore un peu tôt … alors on attend que la lumière décline et que la fête commence. Le repas est servi mais le menu est un peu maigre : quelques ignitas maigrelettes avec deux ou trois sedges. Mais les truites des Nives sont des poissons gobeurs, et elles vont le prouver. Discrètement, quelques museaux percent la surface et je me retrouve rapidement avec quelques jolis poissons au compteur. Je n’en attendais pas tant. Un peu plus haut deux poissons s’activent. Très jolis gobages. Je remonte rapidement sans attaquer les poissons qui gobent devant moi car je sais à quel point une belle truite peut se caler rapidement, passant instantanément de la frénésie à l’absence totale d’activité de surface. Le fond est très accidenté et il faut parfois faire le saut de l’ange, de barre en barre, pour continuer la progression. Ou est mon baton de wading quand j’en ai besoin ? A un moment je m’aperçois que je ne peux plus avancer donc je décide de les attaquer d’ou je suis, à une vingtaine de mètres en aval … autant dire que ca n’est pas gagné. Un beau sedge, pointe en 18, et c’est parti. A ma grande surprise je fais instantanément monter un des duex poisson mais je le rate car à cette distance le ferrage est souvent hasardeux. Après, ils se calent. – Deuxième temps : retour sur les lieux le lendemain pendant l’après midi, armé de mon baton de wading. Je me rend compte qu’on peut en fait remonter le long du bord mais un arbre en travers gêne considérablement pour lancer. Je le bucherone à la main (rassurez vous c’était un arbre mort) et à la fin il n’en reste presque rien, laissant le champ libre pour les grandes manoeuvres du soir. Le soir justement je suis en place assez tôt et les deux truites sont là, la plus petite en aval de l’autre, qui semble être vraiment grosse. Evidemment elle gobe très irrégulièrement. Le dilemne est le suivant : attaquer la petite au risque de caler la grosse, ou bien attaquer la grosse en étant certain de caler la petite, ce qui aura pour effet colatéral de caler également la grosse. En clair : il faut d’abord prendre la petite car sinon il y a de grandes chances de caler les deux. Sedge + 16% = l’équation du bonheur. Le poisson est ferré et, comme je le craignais, fonce en amont en sautant, calant définitivement tout le secteur. Joli combat entre les barres rocheuses et la voila en main, joli mâle avec la tête toute allongée, robe superbe. L’autre poisson, je viendrais le cueillir une autre fois. « Faites durer vos rêves » … 🙂 Pour ceux qui suivent, je vous avais raconté l’histoire d’une « truite du pont » la semaine dernière : et bien elle n’y était plus : niveaux bas donc plus assez de courant pour lui apporter sa pitance. A la place il y avait un poisson beaucoup plus modeste. Snif. Autre sujet que j’aimerais aborder : les truites de mer des Nives. Je crois que j’en ai pris 3 ou 4 ces derniers jours. Le comportement est assez bizarre : on dirait des chevesnes! D’ailleurs je les ai toutes prises en pensant pêcher des chevesnes (en tout cas au début). Elles sont collées sous la surface et font des micros gobages a perpétuité dans des grands lisses un peu tendus, souvent au milieu de bancs … de chevesnes ! La robe est complètement argentée avec des points noirs comme la nuit. Celles que j’ai pris étaient des poissons superbes mesurant entre 35 et +/-45 cm. La défense est irrégulière : soit très décevante, soit très « au p*** mais elle va aller au backing ». Elles semblent gober aussi bien en pleine journée qu’en soirée, De grosses ablettes à pêcher assez fin car elles ne m’ont pas paru spécialement facile à faire monter, Preques aussi délicates que des ombres sur la qualité de la dérive. Vraiment vraiment étonnant. La truite que Christophe prend dans la vidéo qui est en page d’accueil correspond exactement à cette définition. Que les passionés de la truite de mer ne rappliquent pas tous pour autant, je peux me tromper et il peut s’agir de truites sédentaires ayabt un comportement un peu bizarre ! Par ailleurs ce ne sont pas des « gros » poissons (pour des truites de mer) et je ne suis pas sur qu’il y en ai beaucoup. Je crois avoir eu pas mal de réussite en en touchant « autant » sans les chercher particulièrment.