Tout frustré par mon ouverture de la truite peu glorieuse où seules deux pauvres truites arc en ciel en mal de vivre avaient attaquées mes streamers, je me suis remis dans le droit chemin avec deux sorties consécutives sur le réservoir des Lacs de Courtes en Gascogne. Le soleil et l’étonnante chaleur de ces deux derniers jours avaient éveillé le lac où blacks bass et carpes étaient en grande activité. Le vent tiède et régulier et la reproduction des batraciens extrêmement nombreux ont encore accentué ce phénomène et du jour au lendemain, nous sommes passés de jours sombres de bredouilles à des belles parties de pêche printanières (cela ne va peut être pas durer…). Le 17/03/2004, les prises de blacks n’étaient pas faciles : beaucoup de suivi, quelques touches et seulement un tout petit poisson piqué qui avait pour seul mérite d’être le premier de la saison. Les gobages et nymphages de carpes m’ont incité à changer de tactique et j’ai commencé à pêcher à vue sur ces manifestations très visibles de ces cyprinidés boulimiques. Trois rotengles se sont laisser prendre sur une nymphe pourtant montée sur hameçon 8 tige longue imitant un chiro de bonne taille (on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre). Enfin, j’ai réussi à piquer ma première carpe, un grand démarrage, lent mais très appuyé et là tout casse sans prévenir. Elle avait du repérer une souche immergée que je ne connaissais pas. Je suis vraiment déçu, c’était la troisième fois que je faisais le tour du lac dans la matinée et les poissons faciles à repérer ne l’étaient pas à solliciter avec ma nymphe. Les carpes étaient en poste sous des frondaisons, entre des arbres immergés et le fait d’en piquer une était déjà un grand plaisir. J’ai tout de même eut deux autres touches de petits poissons faisant entre deux et quatre livres mais elles se sont toutes deux soldées par des décrochages. Les décrochages sont très fréquents avec ces nymphes sans lest que j’utilisais hier alors qu’ils sont vraiment rares avec des nymphes plus lourdes… Ce matin le temps était plus couvert, même sombre. Décidé à prendre un black de belle taille pour oublier le petit attrapé hier, j’ai commencé une prospection des bordures avec un streamer de type muddler en laine avec une bille en laiton. Soie flottante et canne à truite comme hier et là, deux sandres coup sur coup. Deux petits poissons de 40cm chacun pris à un mètre de la berge sous le vent. Je pêche rarement la berge sous le vent car c’est à l’opposé du plan d’eau que la nourriture et les poissons se concentrent. Je l’ai fait ce matin car hier le vent était en sens inverse. Bien m’en a pris. Un petit black de 25cm est venu compléter le tableau. Un autre plus beau a suivi sans se décider. Comme hier, en voyant l’intense activité des carpes, j’ai rallongé le bas de ligne avec une pointe en 14/100 et je me suis lancé dans une pêche à la nymphe à vue. J’ai sécurisé ma pêche en intercalant une émergente en tant qu’indicateur pour lorsque les carpes plongent en suivant la nymphe et disparaissent de ma vue. L’indicateur ne m’aura servi à rien, les gobages étaient nombreux et la première prise n’a pas tardée. Une belle carpe miroir de 5Lbs s’est laissée séduire et a bataillé pendant un bon quart d’heure. Une autre plus petite s’est décrochée alors que je sortais l’appareil photo numérique du gilet, sans commentaire… Ce week end, il y a fort à parier que je n’irai pas faire des centaines de kilomètres pour aller pêcher des parcours de première catégorie mais plutôt que je serai au bord du réservoir à taquiner ces belles carpes dont la défense est vraiment incroyable.