La Marne régale

2 mai 2016

51 - Marne

Rognon

pecheurdenature

En ce retour de weekend, et de guidage, j’ai pris le parti de rejoindre les terres haut-marnaises afin de préparer mes prochaines échéances professionnelles. Malgré des niveaux toujours délicats, pêchants mais limites pour vraiment apprécier tous les postes à leur juste valeur, je jetterai mon dévolu sur le parcours passion nouvellement créé.
Loin de moi l’idée de faire « mousser » nos structures associatives départementales (j’ai déjà rédigé un article sur ce sujet sur ma page FB ainsi que sur mon site pro) mais je dois dire que cette réalisation est une vraie plus value pour l’halieutisme champenois. Le secteur est bien aménagé, en concertation poussée avec les acteurs locaux (pas simplement du microcosme « pêche »…) et permet de profiter pleinement d’un patrimoine piscicole vraiment intéressant.
Ainsi, après les travaux ménagers, me voici en route vers ce qui allait être une journée ô combien surprenante. Le temps est plus que maussade ce matin, avec un petit 4° et surtout un mélange de bruine et de plafond bas accompagné d’un vent modéré de Nord ; bref, une météo pas des plus encline à faire quitter l’imper…
Après un rapide coup d’œil à un ou deux spots en aval, je prends l’option de filer vers l’amont, sur un secteur s’élargissant quelque peu (donc moins courant). La chocolatine engloutie, je m’emmitoufle et prépare la Tenkara. Bien que les niveaux poussent, je préfère assurer des dérives parfaites à chaque veine, même si celles-ci resteront dans la zone des 7-10mètres. Et puis, un peu de thalasso (marche aquatique face au courant…) me fera du bien.
Il est maintenant 12h30 et une première pluie fine, soutenue par une bise insidieuse vient déclencher un premier frisson. J’entre dans l’élément et commence à peigner. Deuxième dérive et c’est un gobage virulent qui bouscule mon araignée/cdc . C’est un ombre pas vilain qui se débat et promptement se libère. Soit, je ne pêcherai que les gobages qui me semblent « truitesques », tant pis pour mes essais préparatoires de nymphe.
Je laisse donc ce magnifique courant, non sans avoir longuement observé les deux branches entremêlées et bloquées le long de la berge d’en face. Rien n’a bougé, pourtant de beaux voiliers ont commencé leurs descentes. Un puis deux puis trois, le flux n’est pas continu mais fut suffisant pour me rendre compte du groupe d’ombres qui étaient positionnés devant moi. Gavez-vous mes petits étendards et profitez que ce soit moi qui vous observe…
Je continue ma prospection vers l’amont et stationne devant un poste que j’affectionne. Il ne faut pas longtemps pour voir 2 ailes bientôt s’avancer, longeant la bordure d’un tombant prometteur. Le voilier tournoie sur le courant de surface, aborde la branche immergée, tente de s’y accrocher et disparaît. Une deuxième innocente arrive bientôt, suit la voie toute tracée et subit la même funeste finalité.
Adossé aux saules rivulaires, le lancer est ardu, seul un roulé pourra donner un espoir. L’imitation dans la main gauche, le premier jet est fébrile pour ne pas dire raté. Le deuxième je lâche trop tôt et l’araignée en h16 se fixe dans une branchette insoumise. Faut dire qu’engoncé dans le waders et l’imperméable, ma dextérité en prend un coup. Le troisième lancé semble pas mal, l’imitation assure le spectacle. L’hautaine finit sa course, drague et reviens à l’envoyeur. Etrange ! un mauvais geste peut-être ? pourtant, même si l’eau est relativement claire, la météo et ma position ne devraient pas me trahir.
Je patiente mais rapidement, ma convoitise se trahit. Une légère aspiration, tout contre la branche. J’ajuste et, avec fluidité, j’accompagne la tension puis libère ma supercherie. La ligne est suivie, discrète flottaison, quand un beau gobage vient tout stopper nette. Une tension surprenante me pousse à tendre le bras, abaisser la canne et descendre entre le système racinaire de la berge. J’ai de l’eau au nombril, la ligne tendue vers l’aval, sentant les coups de tête virulents. Lentement j’assure la bride et ramène la prise. Elle arrive bientôt, un poisson magnifique à ce que j’en aperçois mais la belle retente un rush. J’arrive à libérer la pointe tenue en main et parviens à la retenir jusqu’à la hisser à dans l’épuisette.
Effectivement, un superbe poisson à la robe magnifique, toute taillée pour un plaisir halieutique. La voilà placée dans les mailles, reprenant ses esprits, j’en profite pour l‘immortaliser avant de la remettre à son antre.
Ma journée continuera sur un flux non continu mais ininterrompu d’éphémères et de trichoptères avec la prise de plusieurs ponctuées, toutes capturées en sèche sur gobage, un vrai régal. Certes pas de gros spécimens mais est-ce l’intérêt de notre plaisir ou simplement partager des moments d’évasion sereine ?
Maintenant que les repérages sont faits, deux grosses semaines m’attendent…

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