8 mars : journée de la femme. C’est plutôt avec Madame Truite que nous comptons faire un brin de fête ,en compagnie de trop nombreux pécheurs , bien sùr ,et de trop rares pêcheuses . A cette époque de l’année la parité n’a pas trop cours au bord des rivières , celà s’améliorera dans la saison avec les baignades et les pique-niques.Doux moments aussi … Pour l’heure , tranquilles avec un pote amoureux de la même rivière , nous voici au bord de la Dordogne sur le coup de midi pour vérifier la réalité de cette légendaire éclosion de March Brown dont j’avais tant entendu parler mais jamais vue. Niveau de rêve , pas de vent, les pieds dans un grand lisse,un brin de falaise en face pour refleter le soleil qui sort, la béatitude nous envahit en suivant des yeux quelques mouches de pierre ; peut être un gobage ,là bas , mais on en a tant révé … Voici les premières March Brown qui descendent , le gobage n’etait pas un rêve et plusieurs autres le confirment . En une bonne heure il y aura plusieurs vagues d’éclosion , parfois d’une densité étonnante pour la saison encore froide . Les truites ne sont pas en poste elles maraudent et semblent taper au hasard dans ce festin . Comment éspérer qu’elles choisissent nos misérables tas de poils et de plumes pourtant si minutieusement assemblés au milieu de cette myriade d’insectes parfaits dérivants mollement et sans le moindre draguage? Une étourdie , une myope ,( ou une complice ?)choisira mon vieux sedge marron pour un petit orgasme halieutique . Merci et à une autre fois. Continue à choisir , en surface ,ces jolies plumes sans ardillon plutôt qu’ entre deux eaux , ces poissonets flashy assortis de vilains triples. L’éclosion s’est ralentie , les truites ont remis le nez dans les galets . Il restait du soleil pour un casse croute tardif , assis au bord de l’eau , bien au chaud dans les waders, à regarder dériver comme hypnotisés les dernières éphémères , à se laver les yeux et la tête avec tout ce courant de Dordogne. Prajoux