Hier soir : pêche avec Fred Miège de passage dans la région. Je l’emmène faire un petit peu de tourisme halieutique : couloir d’Orin, quelques coups célèbres et superbes. on a abandonné ses 3 amis sur le nokill d’Oloron car la pêche à plus de deux sur ce genre de coups, je fait un blocage. On pêchouille un peu sur ces quelques spots visités « pour les yeux », j’ai même essayé sa canne au toc! Mais la pêche se fera ailleurs, sur un petit coup ou ca gobe pas mal en ce moment et ou j’espère parvenir à lui faire prendre une truite sympa en sèche. Juste en aval il y a une bordure calme avec un gros poisson qui gobe tous les quart d’heure. Je fais quelques passages mais ce soir, je ne suis pas la pour moi, mais pour lui. Alors on marche dessus, jusqu’au secteur le plus facile à pêcher. Il est déjà tard quand on arrive mais il y a bien assez de lumière pour que je vois l’étonnement se dessiner sur le visage de Fred. OUAH !! Ca c’est du gobage hein ! Et ouais 🙂 Bon, je suis content, elles sont fidèles au rendez vous. Je me transforme en ghillie : avance un peu, la, voila, encore, non plus à gauche. Lance. Bien ! Encore ! Prend ma canne je te change de mouche. Elles en veulent pas ? Reprend ta canne, recommence. Tant pis, change de truite. Il y en a une belle la bas dans le retour, mais elle est trop dur à faire, concentre toi sur celles de la veine d’eau centrale. Au bout de 2 ou 3 minutes j’ai le sentiment qu’il a fait quelques bonnes dérives mais … pas de poisson. Et puis, le fil se tend, la canne se lève. Truite ! Tout se passe bien et le voila bientôt avec une jolie 35 entre les mains et une grande banane qui va d’une oreille à l’autre. Et moi aussi ! On reste là à discuter, je tente les derniers gobages qui se dissipent dans la nuit mais sans succès. Je ne pensais pas pouvoir être aussi content d’une bredouille. Après, retour au camping et discussion jusqu’à … très tard avec ses potes (qui n’ont pas pris grand chose à Oloron, probablement à cause des éclusées), du coup j’ai pas mis la news hier 🙁 ——- Ce soir : pêche un peu sur le nokill d’Oloron en fin d’après midi. Peu d’activité mais je casse et décroche 3 beaux poissons qui gobaient vraiment très loin. Pas grave, ça aurait été du bonus. Petite éclusée au moment de mon départ (attention à ça …). Direction le poste d’hier, mais sur la rive d’en face. En effet, tout en aidant fred j’ai repéré un « putaing de parpaing » qui faisait des marmites grandes comme ça, en face. Le problème sur cette foutue rivière, c’est que « en face », c’est pas facile à trouver. Car ce Gave, messieurs, on ne le traverse pas à gué. Surtout en ce moment. Il y a 3 ponts, espacés de plusieurs kilomètres. Et entre les deux, un maquis de ronce, de bosquets, de berges abruptes, de champs, de barbelés. Vouloir aller « en face » est donc une sacrée gageure. Mais je suis entêté. En regardant la carte on voit des vagues chemins de terre, qui s’avèrent être parfois goudronnés. On les suit. On descend. On marche un peu. Voila les ronces. Le Gave est là, en dessous, mais ça n’est pas là ou on voulait aller, ce « en face » qui hier paraissait si proche … Ce soir pourtant, j’ai trouvé tout de suite. Guidé par ma bonne fée ou par un mauvais esprit, à vous de juger en lisant la suite. En descendant de voiture, je trouve tout de suite un chemin, et quand je vois le Gave, je suis « en face ». Vraiment incroyable. L’endroit est propice. La pente est raide. Le sol est mauvais et les arbres pourris. En bas, le Gave est superbe. Une banquise s’avance sur quelques mètres puis s’efface, laissant la place à un abysse insondable. Le piège est tendu et il va se refermer. Mécaniquement, je m’avance. Je scrute. Je me penche et je jauge la pente. Il y a 4 ou 5 mètres de dénivelé, ça parait jouable en se tenant aux arbres. J’ai fait pire, bien pire. Allons y … Et là, je la prend. La grosse. La grosse chute, la grosse chute qui fait mal, celle ou on compte ses membres une fois en bas. Celle ou on regarde en haut et on se dit « putain, j’étais la haut? ». Celle ou on se demande ou sont passés les brins de sa canne, qu’on retrouve en tâtonnant dans les branches des arbustes qu’on a massacré en tombant. Celle, surtout, qui peut mettre un terme à une saison de pêche. Me suis je brûlé les ailes à vouloir voler trop haut, comme ces papillons qui jouent avec les halogènes? La route est longue entre Navarrenx et Pau, surtout quand chaque changement de vitesse exige de manoeuvrer une cheville endolorie. L’attente aux urgences. Les néons, les magasines périmés sur les régimes d’été. La radio. Angoisse. Le verdict : « vous n’avez pas de fracture ». Ouf, ça sera juste une grosse entorse, je m’en sors bien. Il y a quelques coups ou on peut pêcher à pied sec … il va falloir que je me penche sur la question … puis, quand la douleur sera moins forte, peut être que l’attelle pourra passer dans les waders, non ? Je vous tiendrais au courant.