L’air frais qui remonte la vallée a une odeur de fumée de pin et de merguez. A la terrasse des cafés, des jeunes joyeux plaisantent bruyamment. Dans le ciel le cri strident des martinets qui se poursuivent rajoute au coté estival de la situation. Les débits, faibles amplifient la sensation d’être au cœur de l’été. Les postes sont maigres, quasi squelettiques. Pourtant, comme en plein mois d’août, les poissons s’y retrouvent pour profiter d’un peu de courant. Les mouches sont nombreuses, faisant de la Dordogne un vrai tapis roulant d’insectes. Sedges, sulphures, beaucoup d’ignitas mais pas un rond ne vient crever la surface. Soudain, une giclée déchire le courant. Puis plus rien. Il faut alors résoudre la difficile équation de faire monter un poisson qui chasse un type de proie bien particulier et qui se gave tellement sous l’eau qu’il en oublie de lever le nez. 5, 10, 15, 20 dérives impeccables sur le poste approximatif pour espérer faire lever le poisson. Et soudain, comme par miracle un remous… Peu joueurs, ils prennent ferme tout ce qui ne ressemble pas de près ou de loin à une mouche de catalogue. Plusieurs fois, l’improbable problème de math sera résolu. Merci beaux poissons bleus. L’arrivée de la nuit ne changera rien : toujours pas d’activité de surface. Et sous l’eau, au poisson de plume, ce n’est guère mieux. Pour ceux qui vont monter passer quelques jours sur le secteur, n’oubliez pas un bon bouquin, le maillot de bain ou votre crochet pour faire des napperons car le temps est long en ce moment à attendre les ronds. Fred