En ces temps d’hyper activité où trouver quelques heures pour aller à la pêche est déjà une victoire il faut bien peu de chose pour rendre un homme heureux. Un courant prometteur, le fil qui passe dans un œillet ou cet air qui sent déjà l’automne. Mais ni ce soleil de plomb, ni ce vent du nord qui souffle en raffale, ni l’absence cruelle de mouches et de gobages ne me voleront mon plaisir. Sous mes yeux, la sauteuse croise à quelques centimètres sous la surface, aguicheuse, écarlate. Un ombre la percute de plein fouet et comme électrisé par l’acier il se tord animé de convulsions ; foudroyé. Il ne s’est pas accroché. Peu importe, la partie de pêche ne vient que de commencer mais d’ores et déjà, au plus profond de moi, je sais…