OOOOOUUUOOOUUUHHH !!!!!! HIIIIIAAAHHHHAAAAHHH !!!!YES ! YES ! YES ! ENFIN !!!!ALLELUIA MES FRERES: j’ai enfin pris un barbeau a la mouche!!!! Mais pourquoi diable ce crétin est-il en train de crier de la sorte au bord de la rivière ? Se diront certains ignorants et me prendront pour un malade mental, alors que d’autres me prendront pour le plus heureux des PALMistes….. Je me vois encore a mes débuts, pêchant en sèche, et voyant ces magnifiques cyprins d’eau vives marsouiner sans raison scientifique plausible (d’ailleurs pensant comme tout le monde que c’était l’ombre de ma vie qui gobait…),et sachant pertinemment que j’étais « hors sujet » en pêchant en sèche, et que de toute manière, la pêche en nymphe c’est une pêche de « pro », et que je ne suis pas capable de pêcher de cette manière. Et pourtant, je les adore mes barbeaux et mes hotus :ces reflets dorés et argentés au fond de la rivière, deux cousins que l’évolution a affublé d’une morphologie bien spécifique, des barbillons très sensibles pour barbus fluviatilis, afin de dénicher les précieuses larves d’ephemera, rhyacophila, ou autres perla, alors que chondrostoma nasus est doté d’une râpe, d’un « groin » totalement adapté au broutage subaquatique. Mais attention, ces deux cousins, bien que d’apparence identiques pour le débutant, ont des comportements bien différents, et notamment au bout de la ligne !! Si sieur hotu se rend vite au combat, et ne sait jouer qu’avec son poids pour ce défendre, le barbeau est la pour redorer le blason de la grande famille des cyprins d’eau vives délaissés par tant de viandards !!! Quelle fougue mes amis !!Ca sonde, ca se cale, ca revient, ca repart, le combat n’est jamais gagné…. Bref, divertissante entrée en matière (d’ailleurs, différence de comportement barbeau/hotu, sujet très intéressant), mais le prologue s’arrête ici, car maintenant, entrons dans le vif du sujet. Plantage de décor : les rives de la basse Moselle, en automne, de vastes courants serpentent sur des gros galets et des plaques calcaires, la ou cohabitent tous types de poissons : ombres communs, chevesnes, barbeau, rares truites, vandoises, goujon, chabot, brème, gardon, rotengle, tanche, carpe, sandre, anguille…. Mais tout le monde sait qu’à chaque poisson son habitat, et vous aurez deviné que je ne suis pas venu la pour pêcher les carpes a la bouillete dans un bras mort… Non, moi ce que je recherche c’est les longs courants réguliers et oxygénés qui drainent la nourriture essentielle a mes « ladies of the stream ». Comment ne pas imaginer un wagon d’ombres a la queuleuleue, en train de nympher dans ce courant ? La Moselle a 20cm de trop pour être a son optimal de pêche, pas de gobages, mais aujourd’hui, ce n’est pas un problème, car de toute façon, je suis déterminé a pêcher en « roulette », et exploiter toutes les veines nourricières. C’est vrai qu’elles sont belles mes petites nymphes, avec leur sac alaire holographique…. Croire en sa mouche, leçon numero1 !! Commençons méthodiquement, et surtout, ne mettons pas les pieds dans le plat, car les ombres sont souvent beaucoup plus près du bord que ce qu’on ne pense… Shclonk !! Et oui, un train de deux nymphes tungstènes sur bille 3,5 qui tombent dans l’eau, ca fait du bruit…Bille noire en bas, et bille cuivre en haut, histoire d’amener la nymphe la plus discrète au fond de la rivière, dérive toujours un peu crispée, car je n’ai que 2 mois de pêche en roulette dans les pattes, mais ca passe. 10 minutes passent, je peigne, méthodiquement, et la, stop, ca bouge, et toujours le même scenario s’en suit. Beau poisson, disons 39cm, et pas de griffures de cormorans svp. Continuons, mon copain Bill me rejoint sur le courant suivant «- Bill, dis moi si je fais des belles dérives, qu’est ce que je dois corriger ? -C’est pas encore parfait, ton fil est trop tendu, il faut toujours être a la limite de la tension, « en flottaison » -Ah ouais, c’est clair, plus je suis détendu, moins le poisson sentira de résistance, c’est logique… » OK, concentration, voila, j’y arrive, toujours en étant à moitié crispé, mais j’y arrive. Ah !!ca bloque !!Je ferre…ah, merde, jsuis accroché…je tire, voir si je peux m’en sortir…mais…oh Pétard !!!!Ca bouge !!Ya quelque chose de vivant au bout la….est ca se tortille pas comme un ombre…Ca y est, j’ai gagné le gros lot…le barbeau dont je rêvais tant…Bon, redescend sur terre coco, c’est pas le moment de faire une erreur…frein bien réglé, je suis en 14 centièmes, avec une potence…soyons prudent..ca va, l’endroit est dégagé..c’est lourd.je recule vers la berge, le monstre revient…puis repart aussitôt pour une descente vers le courant principal…pas moyen mon vieux ; bridage avec ma canne qui a pris une forme de demi-cercle : Encore 1 ou 2 rushs….ca y est, je distingue une forme couleur or-olive qui apparait, ouaouh !!!Il il fait au moins 2 kilos !!Une merveille… Le voila au sec…je jubile… « Bill, bill, j’ai eu un barbeau !!! » Photo, sur et subaquatique, et le monstre repart rejoindre les courants ou se côtoient toutes ces magnifiques créatures…. La journée se finira avec 4 ombres au compteur, mais aujourd’hui, je n’étais plus sur le même nuage, mais le bonheur et les émotions étaient toutes aussi fortes.