Puisqu’il faut bien choisir une rivière à mettre dans le titre de la news, j’ai mis la Bruche, mais pour un pêcheur itinérant comme moi, cela n’a que peu de sens. J’aurai tout aussi bien pu dire l’Ill, la Moselle, le Rhin, puisque chacun d’entre eux (elles?) a donné du bon durant les dernières semaines. Voici donc quelques impressions sur les dernières pêches d’automne dans le Nord Est de la France. Depuis le début du mois d’octobre, les pêches automnales ont ravivé la flamme qui s’était légèrement essoufflées dans mon cœur de pêcheur français. Mon voyage dans les Balkans cet été a vraiment fait chavirer ma passion pour la pêche, qui depuis quelques années déjà, ne visait plus qu’à vivre les moments de pêche ultime. Deux mots qui s’accordent à merveille mais dont la définition est difficile à donner, avec des mots, justement. Libre, Sauvage, Loin, Poissons, Vrai, Pêcheur, Difficile, Privilège, parfois Seul. On s’y approche avec tout ça, presque, mais jamais autant qu’avec l’émotion du moment vécu. L’important maintenant et pour moi, c’est de tout faire pour que chaque partie de pêche vise cet objectif. Quoi qu’il en soit, mes horizons dépressifs s’éloignent à mesure que l’automne avance et que la météo se dégrade… « Insensé! » diraient les psy qui doivent plutôt voir leurs salles d’attentes se densifier en ces périodes brumeuses. Et pourtant ! Voilà deux mois que les ombres communs s’en donnent à cœur joie, profitant des buffets d’insectes que leur offre la rivière en ce moment. Les niveaux restent bas, les éphémères éclosent en masse, les poissons se régalent et les waders sont constamment mouillés : CQFD ! Mêmes quelques truites gobent encore parfois. Profitez en les filles et attention messieurs, il va bientôt falloir pondre (ça commence d’ailleurs sur les têtes de bassins). La pêche n’est pas toujours facile pour autant. J’ai souvenir de deux jours sur la Moselle durant lesquels les ombres ont été particulièrement facile à prendre le premier après midi (plus d’une vingtaine en sèche et en moins de deux heures de pêche) et quasiment impossible à leurrer le lendemain (quatre ou cinq poissons tout au plus sur l’après midi). Les milliers de mouches qui dérivaient permettaient aux ombres de sélectionner au maximum leurs proies. A croire que seules celles qui battaient des ailes étaient gobées ! Signe d’avenir, nos cours d’eau sont cette année pleins d’ombrets d’un et deux ans. Encore quelques semaines et une seule expression me trottera dans la tête… vivement l’automne prochain ! D’ici là, il reste encore quelques belles pêches à faire en seconde catégorie durant les semaines à venir. N’hésitez pas à affronter le froid !