Carotte

12 avril 2012

55 - Meuse

Saulx

Yannick

Bonjour, C’est bien connue la pêche à la mouche est une école d’humilité. Ce qu’il y a de bien dans sa pratique c’est que lorsque l’on croit commencer à y comprendre quelque chose et que l’on pêche la tête à moitié dans les nuages, les poissons ont vite fait de nous remettre les pieds sur terre. Plus particulièrement ceux de la Saulx qui me rappel rapidement mes lacunes techniques, mes bas de ligne trop courts ou trop longs, mes nymphes trop lourdes, mes sèches qui vrillent le fil, la bobine de fil oubliée dans la voiture, mes lunettes polarisantes de piètre qualité, ma vue qui baisse, la végétation qui accroche mes pointes et ma soie, mes lancers peu précis et mes ferrages aléatoires. De fait, régulièrement ils ont tendance à me la mettre bien profonde même s’il ne s’agit que d’une carotte. J’en ai fait l’heureuse expérience hier en compagnie de Mr Mouche et de notre maître des lieux. Je dis l’heureuse expérience car ce sont bien ces moments de doute et de grande solitude qui me font d’autant plus apprécier ce loisir qui ne tolère pas l’à peu près. Un peu de relâchement et la sanction est immédiate, pourtant même si je ne suis pas maso, cela donne le goût d’y revenir avec encore plus de conviction (mais aussi de doutes!). Donc hier était une belle journée pour découvrir le seul parcours No-Kill de cette rivière. Arrivés sur place les poissons de la réserve nous accueillaient avec de jolis gobages, de quoi se donner du cœur à l’ouvrage. C’était sans compter cependant avec ces petites chipies de truite qui viennent regarder votre artificielle comme un sac à main en solde (avec beaucoup de curiosité mais surtout de méfiance). Sans parler de celles qui prennent leur jambes à leur cou dès qu’elles voient l’étiquette. A ce petit jeu, Mr ce mouche à quand-même réussi à faire un bel exemplaire de son poisson favori et notre hôte une jolie truite d’une trentaine de centimètres et moi une belle carotte. C’est pas que je ne veuille pas manger mes cinq fruits et légumes par jour mais cela fait quand même la troisième fois sur cette rivière depuis l’ouverture, je préfèrerais quand-même les cerises si je pouvais choisir. C’est le lourd fardeau du pêcheur à la mouche, sans cesse se remettre en question et là il y a du boulot! A bientôt.

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