Les fortes eaux ont envahi les recoins, noyant les vergnes, les bois morts, transformant certaines zones en marécage attractif pour mon plumeau à tête flottante. Il ne passe pas inaperçu au poser, chaque tirée le fait plonger puis, à l’arrêt, il cherche à piper l’oxygène, sa longue queue palpite et il crève la surface, forme agonisante. Une perche toute hérissée le suit mais ne s’en saisit pas, me laissant la magnificence cramoisie de ses nageoires. Un lancer le long de la berge, tricotages, tirettes, pauses, un choc, je tire sur la soie; ce n’est pas un bois noir visqueux mais une créature ocellée de blanc. Combat bref. La mouche sortira d’elle-même, absence d’ardillon oblige. Le poisson regagne l’eau, s’efface, ondulant.