J’avais prévu de faire une jolie news en vous parlant de cette vallée où résonnent à nouveau le bruit des gobages, de ces poissons naïfs et agressifs qui mettent des grosses baffes aux sedges, de ces retombées de fourmis qui mettent la rivière en ébullition, de ces lancers aussi lointains qu’incertains avec de l’eau sous les bras mais qui font monter le poisson… En effet, depuis une petite semaine, sans être très basse, la Dordogne pêche. Cela a permis à quelques initiés réactifs de se gaver. Se gaver pour oublier des mois de disettes et ces deux derniers printemps calamiteux pour la pêche à la mouche. Se gaver aussi pour éduquer ces poissons trop faciles car un jour ou l’autre, ça sera samedi. Et samedi, c’était hier. Comme à leur habitude, les poissons sont sortis. Souvent hors de portée des soies l’eau étant encore assez hautes, mais largement à la portée les trajectoires paraboliques des buldos. Et il y avait du pêcheur au bord de l’eau chacun avec son petit panier. Des paniers souvent lourds de la chair flasque de poissons sauvages auquels on vient de briser les cervicales. Alors, ma jolie news s’est transformée en cauchemar de plastique et d’osier. La Dordogne est généreuse en ce moment alors plus que jamais, relâchez vos rêves. Ils auront une chance de gober cette automne. Fred