Ah…! Ce mois de mai qu’il sent bon à le pêcher. Les ombres sont en pleine activité et se refont la santé. Eduqués les malins, ils le sont déjà. A peine la mouche posée que les voilà qu’ils vous la boudent, ou même pire ils vous narguent en prenant celle juste a côté. Les mouches commencent à être bien présentes et sur le haut, les premières sulfures apparaissent. Argentat, ce matin, niveaux affolant, l’île centrale a déjà fait son apparition et nous ne sommes qu’au mois de mai. Le N-K est littéralement coupé en deux. Les bordures sont propices aux gobages, les gorets sous la frondaison des arbres se délectent de petits sedges,je pose ça et là ma mouche et en tire quelques hôtes. Ca gronde et se noircit dans le fond, ça vient vers ici. L’atmosphère est lourde et bien chargée en électricité, ce ne saurait tarder que ça claque. Sortir de l’eau il va falloir. L’orage éclate et vient rompre tout espoir de pêche. Je suis trempé comme une soupe maintenant. Je n’ai pas voulu quitter le poste tellement ça gobait. Les frissons m’envahissent le t-shirt colle à la peau. Il faut se résigner à sortir pour en changer. Un peu plus tard, je descendrais traîner mes guêtres vers le bas, une petite halte vers les ruches, mais le poste est déjà occupé. Je file jusqu’à Beaulieu, mais là l’orage redouble, galère… Je fait une dernière halte à Puy-Brun, où je trouve un poste libre . L’eau tombe encore mais c’est moins dense. Je passe sous l’eau et je touche deux ou trois poissons de mieux en noyée, des ombres encore des ombres. Repu et fatigué je me dirige vers la voiture maintenant. Le gilet humide se fait pesant maintenant sur mes épaules, je goutte de partout et je suis trempé de la tête aux pieds, mais que c’était bon… @+ SageFly David
