Disposant d’un après-midi de libre, je décide de faire un tour sur l’Isle, histoire de voir si enfin elle est devenue praticable en PALM. Arrivé sur place, je constate au premier regard que la belle s’est éclaircie, mais que les niveaux sont encore bien tendus, trop même, ce qui contraste, et heureusement, avec l’état dans lequel je l’avais laissée l’année dernière. Compte tenu de la hauteur de l’eau, une technique s’impose: la noyée. Tant mieux, celà va me permettre de tester mes nouvelles créations de l’hiver. J’ai en effet renouvellé pratiquement toute ma boîte de noyées. Malheureusement, après avoir peigné trois grand courants pendant une heure, je dois me rendre à l’évidence, les truites ne sont pas de sortie. Quelques mouches sont sur l’eau, des plécoptères en majorité, mais il ne faut pas compter sur les gobages, l’Isle est une rivière très tardive pour la mouche. De plus ce sont des insectes que l’on y voit habituellement au mois de Mars. D’après mon expérience, on dirait que la nature, cette année, a bien trois semaines de retard. Tant pis, en désespoir de cause, je vais rendre visite à la Cole, quelques kilomètres plus loin, gros ruisseau à cet endroit, mais où je suis sûr de trouver moins d’eau. Compte tenu de la configuration des lieux, et de l’abondance de la végétation, je ne peux pêcher correctement que quelques coups, toujours en noyée. Après une autre heure de pêche, toujours sans touche, et à cinquante mètre de la voiture, une belle truite vient saisir ma sauteuse doucement en fin de dérive. Superbe spectacle que j’ai pu aprécier pleinement, étant en surplomb sur la berge. Comme toujours dans ce cas là, j’ai ferré comme une brute et la belle, vraisemblablement une arc rescapée des lâchers d’ouverture, est partie avec mon train de mouches. Il faudra quand même que j’apprenne un jour à faire les potences correctement. Bref un jour sans pour la pêche, mais une belle après-midi de printemps, ponctuée par une rencontre avec un chevreuil, et une autre avec une superbe couleuvre. jf