Enfin

30 mai 2016

64 - Pyrénées-Atlantiques

Nive

pecheurdenature

Remonter la vallée, reconnaitre ces virages, percevoir ces courants, relire cette typographie, que de plaisir dans ce renouveau vers mes parcours originels. Nombre d’entre vous connaissent la route qui mène au bassin de la Nive. A chaque kilomètre, chaque ferme, chaque prairie, tout un univers se dévoile. Ici, point de chichi, vous êtes en terre de passion, d’identité certaine.

Me voici donc en passe de rejoindre une des rives, naissance de ma passion. Je vous l’assure, qu’il fait bon être chez soi !

Bien sur, avant même l’idée d’une session, le secteur était choisi. Les lacets s’éternisent tellement l’impatience est grande. Peu importe les prévisions orageuses, l’attente était bien trop longue. « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » mais je vous assure que la tempête intimiste grondait.

Nous parvenons à Garazi et bizarrement peu, très peu de voitures stationnées le long de ce magnifique nokill de plus d’une dizaine de kilomètres. Avant tout, un tour au pont du centre ville, histoire d’en mettre plein les yeux et d’assurer de la présence de nos chères panthères. Il ne faut pas longtemps pour les observer, gobinant et nymphant allègrement. 10 minutes auront suffit pour laisser là ces outre-mangeuses et repartir sur nos pas.

Puisque les berges sont désertées, autant en profiter. Je stoppe la titine à « sa » place, un rapide changement de tenue, un montage de pointe éclair et la berge nous accueille, non sans un petit coup sur le tibia, histoire de rappeler que le terrain n’est jamais conquis. En cette fin mai, les éphémères sont présentes, oh pas une éclosion titanesque mais toujours ça et là, quelques olives apéritives.

Nous pêchons l’eau méticuleusement, observant par instants les dérives aléatoires de frêles émergentes. Rien ne vient troubler nos passages. Voilà près d’une heure que nous alternons entre orl, cdc, petit sedge, A4 sans qu’aucune ne satisfasse l’appétit d’une ponctuée, même juvénile. Le temps est lourd, le soleil éblouissant. Nous arrivons à une veine toujours porteuse (enfin, en théorie vous l’aurez compris) car nous connaissons tous des postes plus sauve-bredouilles que d’autres…

La veine est trop belle pour ne pas abriter une de ces jolies dames en robe à points. Une première tentation avec un voilier bien fourni ne donnera rien. Un deuxième passage devient obligatoire mais avec un parachute en h18 aux nuances olive/grise. Toujours rien. Pourtant, le poste est ombragé, le courant porteur et les mouches glissent et virevoltent. Une est en poste assurément. Attendons, laissons un sursis. Nous observons patiemment, espérant le moindre indice. Rien.

Il faut s’y résoudre, une nymphe devra s’immerger. La magie s’opère, au premier passage, un changement de rythme dans la dérive, et la tenkara plie. Cela semble lourd, je me positionne en aval, dépassant mon acolyte du jour et propose le filet. Je vois la belle se débattre, tentant sa chance par son poids puis par un ultime saut, et la voilà prisonnière. Heureux, nous sommes. La 1ère d’une longue série je l’espère.

La journée continuera ainsi, entre changement de pointe, d’imitations et de techniques. La tenkara pliera de nouveau et un orage nous fera laisser là, ces basques capricieuses.

La prochaine session est déjà programmée et le coin ciblé…

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