Un ciel blanc, les oiseaux semblent muets. Les niveaux demandent une progression précise, circonspecte. Le bourrelet de l'eau se rapproche de celui du néoprène, les orteils explorent les dépressions des fonds. Enfin un plateau salutaire pour fixer une mouche en surveillant les ondes. La partie s'avère plutôt difficile, les poissons se nourrissent à fleur d'eau sans crever la surface. Ma main rude laisse la mouche au ferrage puis, à l'inverse, la tension manque de nerf, un contact fugace, des ventres clairs et la mouche me revient, seule. En décrochant une prise, l'imitation devient dépareillée et ne pêche que mieux, les gobages semblent plus lents et mon geste s'améliore d'autant. Les ombres sont bien fins, peu vigoureux, leurs flancs portent des stigmates du frai. Je ferai le coup du soir demain, j'attends la chaleur…