L’annulation de dernière minute d’une rencontre inter-club de tennis m’a offert ce dimanche après-midi l’occasion d’une sortie supplémentaire. Aussi, c’est avec enthousiasme que j’ai mis le cap sur la Dordogne, direction dans un premier temps le NK de Beaulieu. Arrivé sur place, le parcours est désert. Je constate très peu de mouches sur l’eau et encore moins de gobages. Seules quelques truites mouchent sporadiquement, sur la bordure d’en face bien entendu et donc inaccessibles sans un large détour. Ma remontée du parcours en nymphe , technique qui s’imposait vu les conditions, ne me rapportera qu’une vandoise, profondément marquée par l’attaque d’un prédateur ailé ou à nageoires, difficile de savoir. Aussi, au bout de deux heures, je décide de remonter plus en amont, voir si les conditions sont différentes. Arrivé sur le secteur choisi, une belle queue de lisse, j’aperçois tout de suite quelques sulphures en l’air et sur l’eau, ainsi que d’autres éphémères. Presque aussitôt, ce sera le premier gobage…. Voilà, c’est maintenant ou jamais le moment d’essayer les modèles de sulphures (environ une dizaine de différents), montés cet hiver en prévision d’un tel instant. Je me mets en position et après quelques dérives plus ou moins réussies, le poisson prend ma mouche en fin de dérive, alors que ma soie tendue par le courrant allait l’entraîner dans un dragage aussi inévitable que néfaste. Ferrage réflexe et casse, décidément, je n’ai pas encore la main assez douce. Pendant que je remonte mon bas de ligne, l’éclosion redouble d’intensité et les gobages se multiplient. C’est maintenant une bonne dizaine d’ombres qui sont installés sur les émergentes et prennent même de temps en temps un insecte prêt à décoller. La fête durera une heure et demi, pendant laquelle, en passant tous mes modèles, j’arriverai à leurrer quatre poissons. Après deux de décrochés en cours de bagarre, ma récompense prendra la forme d’un beau pépère d’un peu plus de 40 cms, marqué lui aussi d’un coup de bec derrière la dorsale, mais en bonne santé et bien cicatrisé. Il suivait un autre un peu plus petit. C’est la fraîcheur du soir qui mettra fin à l’éclosion et un terme à ce bilan certes moyen, mais qui me satisfait largement. Et oui, la bonne nouvelle de la journée, c’est que j’ai maintenant deux modèles de mouches qui marchent sur les prises d’émergente de sulphure. De quoi entretenir l’espoir de futures pêches fructueuses, et c’est bien là le principal ! Vivement la prochaine. jf
