Allez les enfants, ne vous inquiétez pas, même si le titre est en Anglais, promis, celle la, jla fait pas en Anglais…. Me voila, pour la 3eme fois, en Ecosse pour aider ma petite Trust, qui est en fait devenue ma deuxième famille. C’était prévu depuis longtemps de revenir les aider pour différents travaux (si vous voulez en savoir plus, voir la vidéo Deveron Bogie and Isla Rivers Trust sur mediapeche, ou a fouiner sur gobages). Vendredi aprem’, le Stan est libre puisqu’il va s’occuper de l’écloserie ce weekend. Il prépare son petit matériel de pêcheur a la mouche, puis tout en sifflotant se met en route pour son beat favori du Deveron: Euchrie. Il est surtout favori ce beat parce que je connais le ghillie et que j’ai le droit de pêcher gratis. A 13 euros la journée de pêche pour la truite, je peux vous garantir qu’il serait moins favori (quoique, avec ce que je vais voir après…). Volant a droite, on roule a gauche tête de linotte, sors toi de tes rêves 5 minutes et reste concentré. Difficile de se concentrer sur la route alors que je longe pendant 20 min tous les plus fameux beats du Deveron qui serpente dans ces vertes collines, ou moutons et agneaux fraichement nés broutent une herbe grasse et saine. Tous ces noms aux airs de légendes Ecossaise…Boat of turtory, mains of Mayhen,Netherdale…que dis je Kinnairdy et mon saumon record…comment pourrais je oublier Connieclough et ses belles truites tigrées…Avochie, mon premier saumon, mon premier amour… J’entends encore les cornemuses et la fanfare…L’odeur du whisky de ces petits villages au nom imprononçables…Les ghillies en train de préparer les cannes, et de vous dévoiler leurs boites de mouches multicolores : Casacade, Ally’s Shrimp, General Practitioner, Blue Charm….Le bruit du speycast…un filet de bulles dans l’eau.. C’est une loutre et toute sa petite famille. Un balbuzard pêcheur tournoie dans le ciel avant de fondre sur une énorme truite….Les Highlands broutent paisiblement, et rien au monde ne pourrait les déranger. Des jonquilles sauvages fleurissent partout, comme pour annoncer le plus optimiste des printemps… Oh merde !!Vla une voiture en face…Je suis à moitié dans le talus… Me voila arrivé, j’ouvre le portail en toute quiétude puisque je suis connu. Je passe dans cette belle prairie et effraie tous ces moutons suivis de prés par de mignons agneaux. Bon, fiston, il va falloir être rentable, considérations techniques Rivière Je n’ai jamais vu le Deveron aussi bas, ca fait dix jours qu’il n’a pas plu ici, on appelle ça la sécheresse en Ecosse. Météo Ciel voilé, un vent de chien avec des rafales a 80km/h Technique Ca fait trois jours que tu fais de la sèche, résultat : riquette. Le pompon avec une sèche bien voyante, le résultat est le même : riquette En noyée, quand tu ne décroches pas ton poisson c’est : riquette. Nymphe au fil, des que l’indicateur bouge c’est : riquette. Streamer pourrait être efficace mais ne m’intéresse pas. Il me reste donc l’appel a un ami, le conseil du public ou……. La roulette !!!!!Stop !!! J’en entends déjà qui crient au scandale…. Petit interlude de réflexion sur la méthode dite de « la roulette » (pensez à une musique d’ambiance relax) La roulette (dit « Czech Nymph Fishing » en anglais) est une méthode qui consiste à faire dériver sous la canne un train de nymphe, afin d’imiter des larves charriées par le courant. Pour se faire, le pêcheur doit utiliser des nymphes lestées avec des matériaux denses comme le tungstène ou le plomb (ou d’autres stratagèmes), afin que ses nymphes descendent le plus vite possible au fond, et qu’il puisse réaliser les dérives les plus longues possible. Cependant, cette technique est souvent dénigrée par de nombreux puristes. C’est ici que l’on atteint le cœur de la réflexion : Quelles seraient les raisons qui font que cette « roulette » n’ait pas sa place dans l’art si pragmatique qu’est la pêche à la mouche. Même si l’action délicate en onctueuse du lancer est absente dans cette technique, toutes les autres formes de recherches sont bien présentes : dans quelle veine vais-je pêcher ? Quelle nymphe vais-je utiliser ? Quel poids ne nymphe est adéquat ? Pourquoi est ce que le poisson serait la, et pas ici ? Je ne comprends pas pourquoi cette méthode est tellement critiquée, et pour certains, ne fait pas partie de la pêche a la mouche ? Elle ressemble trop au toc ? Parce qu’on ne fouette pas, ce n’est pas de la pêche à la mouche ? Parce que le poisson ne vient pas en surface ce n’est pas de la pêche a la mouche ? Parce que l’on a des mouches qui pèsent 3 grammes au bout de sa canne ce n’est pas de la pêche à la mouche ? Peut être que tous les gens qui critiquent la roulette sont des anciens pécheurs aux appâts blasés de faire ces dérives…ou alors ce sont peut être simplement des gens qui préfèrent faire de beaux lancers fouettés pour prendre des poissons moyens, alors que dans certaines conditions, la roulette est l’arme absolue. En tout cas, je le dis haut et fort, lorsque les conditions s’y prêtent ,j’adore cette méthode .Rien que de penser a mes belles petites nymphes qui plongent dans les profondeurs de la rivière, pour aller débusquer des monstres…Arriver a faire une dérive parfaite au bon endroit, au cm prés, en étant sur qu’un poisson est prêt a sauter sur votre nymphe. Chercher le « plus profond du moins profond » le hot spot, comme quand on sait qu’un poisson va gober, on sait que dans cette cuvette, il y a quelqu’un. La roulette, c’est aussi l’avantage de pouvoir prendre quasiment toutes les espèces de poissons présentes dans le spot. J’adore pêcher les ombres, en sachant qu’en bonus je peux tomber sur une autre magnifique créature du style barbeaux, hotu, carpe, brème, rotengle, chevesne… Voila mon avis et ma réflexion sur le sujet, car je veux rendre ses lettres de noblesse a cette technique toute aussi passionnante que les autres. Fin de l’interlude de réflexion sur la méthode dite de « la roulette » (vous pouvez éteindre votre musique d’ambiance relax, on reprend le récit) Depuis l’année dernière que je rêve, pêcher les courants du Deveron a la roulette !!J’ai même acheté du Spectra dub de chez Caleri pour faire les nymphes les plus attractives possibles… Ca fait un an que je sais exactement qu’elle veine je vais peindre….je m’en frotte les mains…. A Euchrie, le Deveron est très profond, mais il y a une partie et une seule qui se prête a la roulette. Une succession de graviers et de blocs rocheux sur environ 500m. C’est parti, plouc a droite, plouc a gauche. Malgré mes nymphes montées sur hameçon de 12, des petits tacons se jettent quand même dessus. J’arrive derrière un gros rocher, le « plus profond du moins profond », si y’a une belle truite, c’est ici qu’elle se tient. L’instinct du meilleur a gagné, quelque chose de plus sérieux est pendu, je retourne vers la berge, sur ces cailloux pointus et glissants en diable. Pas énorme, elle doit faire 30, mais apres 20 tacons de 13 cm, ca fait plaisir. Toujours aussi belles. Retournes-y. Même scenario pour la suite,après, une 10aine de tacon, une truite de 25 en plus. Cette fois ci, elle a une robe totalement différente. Intriguant. Bon. C’est fini pour ce spot. Pas de mémère en roulette. Je sais que hormis le streamer, j’ai fait l’optimum pour prendre une grosse truite. J’ai ratissé ce coin en sèche, noyée et pompon, j’an ai jamais fait d’aussi grosses. Le niveau est très bas, je reviendrais apres une bonne pluie. La plupart des autres spots ne sont pas faisables en roulette, car trop lents. Les truites du Deveron aiment ces eaux tumultueuses et oxygénées. Ah, si, il y a peut être un spot que j’ai oublié. Juste avant ce beau pont an arche, il ya un énorme trou. Jim m’a dit qu’ils l’estimaient à 11 mètres de profondeur…Brrr.Vaut mieux pas tomber dedans. Ici, tout le courant se rassemble dans un petit couloir, avant de créer cet énorme pool. Et en plein milieu de ce petit couloir, il ya un gros caillou qui crée une cuvette sympathique….Hot spot…..Il n’y a que 30 cm de fond dans ce petit couloir, mais quel courant, je manque de tomber a chaque mouvement. Et si je tombe, c’est onze mètres de fond derrière moi, avec un courant bon pour une noyade… Ca y est, je suis à 4 mètres de la cuvette. Mon frein est pas mal desserré, parce que si j’ai le monstre, je la laisse dévaler dans le pool, et on passe à l’action après. Première derive.Ca va vite, très vite. Deuxième dérive, parfaite, en plein dans le bouillon.Ca bloque. Non ca bouge !!!J’ai un énorme haut le cœur !!!J’ai vu une énorme chose descendre le courant, un dos tout noir !!!Le moulinet se met à chanter. Vite c’est quand même trop serré, je desserre…Merde….Lâché. Je ramène et vois mon bel hameçon tout tordu. Bon, j’étais à 50% en tort, car mon nylon a tenu. Je suis verdâtre. Voila la truite de ma vie envolée dans les abysses. Il me reste 21 jours à passer en Ecosse, j’espère que cette histoire aura une suite….