Jolie journée printannière qui laisse augurer quelque activité de mes compagnes de jeu préférées. Ma femme bosse aujour’hui donc pas de palm, simple visite de courtoisie à la haute seille accompagné de mon fiston de 2 ans 1/2. J’en profite pour faire d’une pierre 2 coups car mon oncle cuit son marc à l’alambic communal lequel est situé à quelques mètres des rives de la seille. Arrivée sur place et pose casse-croute avec des saucisses de toulouse cuites dans le marc, le tout accompagné d’un morceau de comté et d’un canon de côtes du Jura. La pose est de courte durée, mon fils est pressé d’aller jeter une coup d’oeil à la rivière et d’aller voir si les belles truites sont de sortie. Le niveau de la rivière est encore un peu haut mais l’eau s’est éclaircie et les fonds sont très propres après les dernières crues. On fait un bon bout de chemin en matant les postes habituels, quelques petits vairons sont sur les bordures, deux truitelles sont surprises de nous voir les regarder évoluer dans un petit courant. Retour à la voiture, on croise 2 jeunes pêcheurs d’une vintaine d’années qui se préparent à attaquer au rapala et au manié. L’un d’eux m’interpelle et me demande si mon t-shirt n’est pas à vendre (j’ai mis mon classique avec une belle fario au dos avec le sloogan « catch and release »). Je lui explique que non et il me dit alors qu’il a un JMC avec une truite dessus qui « bouffe » une mouche, il m’exhibe son matos et me demande si je pratique la palm ? Réponse positive de ma part et le voilà lancé dans une énumération de son équipement, il me dit qu’il prend des cours avec un mec super balaise qui a pêché avec PIAM, qu’il s’est acheté un super waders de compet’ et qu’il a un super gilet qu’il a payé 150 euros (une bagatelle), celui qui a un accroche mouche magnétique et blablabla… J’admire sa voiture qui est parée de multiples autocollants shimano, JMC, daiwa,…pendant que mon fils commence à s’impatienter. Je les salue en leur souhaitant bonne pêche tout en prenant le chemin qui remonte à l’alambic. C’est alors qu’il me pose la question qui tue « au fait vous allez pêcher où à la mouche et c’est quoi votre poisson record ? » Sans me retourner je leur répondis « dans la rivère d’Ain ». Est ce cela la palm ??? Est-il besoin de faire « péter son score » ou afficher son matos dernier cri et flambant neuf pour essayer de s’intégrer à un groupe ??? Pour ma part j’ai appris l’humilité et le respect sur les rives de la Seille et de la rivière d’Ain par la suite. Accompagné de mes potes Ran-ran et Jérome, nous arpentions les berges avec un vieux gilet, du matos 1er prix et quelques mouches bricolées avec les plumes glanées dans le poulailler du voisin. Nous ne remercierons jamais assez les truites pour leur clémence et pour les faveurs qu’elles ont bien voulues nous concèder jusqu’à aujourd’hui. Pourvu que ça dure…
