Les orages ont refroidi mes envies d’Espagne alors je tente le coup sur le Gave d’Oloron. Vendredi soir les eaux sont un petit peu machées mais basses. Conditions très correctes donc. Je décide d’aller voir un nouveau coin. Ca gobe, chouette. Il y a une voute d’arbre et il faut lancer en revers à l’horizontal. Les truites sont contre le bord donc le lancer doit etre parfaitement tendu car si il reste un peu de courbure au moment du poser la mouche passe trop loin. J’ai vu plus compliqué! A nous les truites ! Au bout de quelques lancers je dois me rendre à l’évidence je suis incapable de présenter la mouche correctement avec le matériel que j’ai ce soir. Ma grande perche de 10 pieds est totalement inadaptée à ce genre d’exercice de précision un peu acrobatique à courte distance. Charge pas assez, bas de ligne trop long, etc… J’arrive à poser correctement de temps en temps alors je persiste, mais sans résultat. En face il y a un autre pêcheur qui lui cherche le saumon (fermé depuis 01/08 …). Il en a manifestement raté un car pendant plus de soixante minutes je vais l’entendre crier sans aucune interruption « A putain de merde, putain de putain de putain de meeeeeeeeeeerde ! ». Charmant, n’est ce pas ? Quand je suis passé à sa hauteur je lui ai lancé un « Bonsoir » il n’a pas répondu, tout penaud, mais au moins il a cessé de gueuler. Il ne m’avait pas vu avant, caché dans les rochers. Le coup du soir se termine et je redescend quand je vois un gobage très régulier dans une retourne. Je pose pile dessus et – miracle – ca monte. Ferrage, et le cirque commence. Enorme remous en surface, le poids dans la canne, pliée en deux. Voila ma troisième vraie grosse du Gave d’Oloron. En 18 avec un sedge hamecon de 12 ca devrait le faire. J’ai à peine le temps de me dire ca qu’elle se décroche en atteignant le courant central. Malédiction ! J’ai envie de jurer comme le pêcheur d’en face, mais je crois qu’il avait anticipé et juré pour nous deux … Samedi : promenade découverte de nouveaux coups, une truitelle se sucide sur une de mes sèches … Juste avant le coup du soir, alors que l’eau était superbe et que je me préparais à ajuster mes revers avec une canne bien adaptée, lâcher d’eau sur le Gave d’Aspe : l’eau prend 40 cm et devient opaque. Merci EDF, même au mois d’août ils nous doivent plus que la lumière !!! Heureusement le ciel a joué les artistes ce soir. Coucher de soleil digne de Turner dans les rétroviseurs … mais j’aurais préféré être au bord de l’eau !