Malgré une météo catastrophique pour un mois d’août, l’envie de pêcher est trop forte et personne ne peut me faire changer d’avis. Direction le bord de la rivière où je trouve toujours ce sentiment de liberté et de bien-être que seul la rivière peut me donner. Le fond de l’air est frais avec toujours ce foutu vent qui n’arrange rien. J’arrive sur le coup de 20 heures et scrute la surface de l’eau. Je vous dit la surface car les eaux sont cassées, limites même. La rivière paraît morte de toutes vies, j’attends de longs moments sur des secteurs bien précis pour espérer voir le moindre signe de vie. A part des poules d’eau, rats : rien de rien. Je ne sais quoi penser, pourtant il y a des odeurs, des petits signes qui ne vous laissent pas indifférents et sui vous dit dans un coin de la tête pourquoi pas. Il faut y croire!!!! La soirée est déjà bien entamée, je suis sur le point de renoncer. Je distingue à peine ma voiture dans l’obscurité, la nuit est en train de tomber sur la rivière et les chauves sauris viennent cueillir quelques sedges à la surface en m’effleurant au passage. Je décide d’avancer au dessus du virage, quelques dizaines de mètres plus haut et qui fait place à une longue ligne droite très calme. J’aperçois une canne et ses cannetons remontés et allés se cacher derrière un arbre penché au dessus de la rivière. Je suis accroupi et là je vois un remoud et je me dit encore un satané rat. Je reste quand même quelques minutes supplémentaires et là je distingue un gobage à droite en bordure, puis un au milieu, puis un 3ème sur la bordure de gauche. 3 truites qui se mettent à table en même temps, à quelques dizaines de cm des unes des autres. Je m’approche la question se pose automatiquement laquelle choisir. Les 3 sont à portée et aucuns ordres n’est à respecter, elles sont pratiquement alignées. Je sais aussi que si j’arrive à en faire monter une je flingue le coup, donc il me faut bien observer les gobages : celle du milieu est bien active et le gobage n’est pas vilain. Aller ca sera ma cible, je m’approche, me calme, lui présente ma mouche et la fixe, je la vois descendre tout doucement. Je la vois disparaître, je ferre : elle est au bout!!! Et là on est vite fixé si c’est gros ou pas. Elle me fait un départ de folie, me fait 3 sauts, j’ai une chance folle elle ne s’est pas décrochée. Je la bride comme je peux, reste calme et doucement je la ramène mètres par mètres à porter de main. Elle vient à la surface, nos regards se croisent. Je lui passe la main sous le ventre, elle se laisse faire comme si elle savait que je ne lui voulais aucun mal. Je veux simplement la voir de plus près, qu’elle me montre sa jolie robe et ses mensurations. Elle est en pleine forme, grasse comme pas possible. Typique de nos rivières calcaires où elles se gavent à longueur de journée de gammarres. Je la cageçole, profite de ses derniers instants de bonheur. Elle me donne le signe de son départ par un léger mouvement de queue. Un sentiment de bien-être m’envahi. La magie de la pêche à la mouche à encore frappée!!!!!! A bientôt