Petite virée de deux jours dans les pyrénées histoire de voir des truites qui gobent un peu plus que celles de la Dordogne. J’ai hésité à aller sur la Garonne dans le Val d’Aran mais j’ai décider de rester en France. Ce seront donc les Nestes qui m’acceuilleront. Premier coup du soir sur le parcours de Lortet. Qques poissons actifs mais ceux-ci sont très joueurs. Ils montent court, refusent, poussent la mouche du bout du nez pour vérifier si c’est une artificielle… Bref, des poissons hyper pêchés. Et effectivement, nous sommes 4 sur ce petit parcours et je pense que ça soit être le défilé depuis le début de la saison. Je casserais deux poissons sur des mouches ridicules à cause d’un fil pourri bien qu’acheté la veille. Le lendemain, je me concentre sur le parcours d’Arreau. Faute de ronds en matinée, je râclerais une petite dizaine de truites à l’allure suspecte en NTAI. Un seul poisson dépasse les 30 cm. L’après-midi, direction un ruisseau d’altitude pour trouver un peu de fraicheur. J’espère secrètement retrouver cette souche de truite archaïque qui fait son intérêt. Et là, je ne suis pas déçu. Les poissons sont dehors et il n’est pas rare de capturer deux ou trois poissons de taille modeste par bassine. Les truites ancestrales sont là, plus belles que jamais. Mais au milieu se trouvent aussi leur plus grande menace, des truitelles d’élevage, à l’aspect presque identique. Surement issues de « géniteurs sauvages » qu’on a enfermé dans des bassins. Que la connerie humaine est grande. Ce ruisseau est fonctionnel, pas besoin de le polluer en lachant des poissons. J’ai les boules. Je repars sur le parcours d’Arreau pour le coup du soir. Nous ne sommes pas moins de 6 pêcheurs (malgré une limite théorique de 3 par demi journée). Là encore, le parcours est victime de son succès. Et les truites, harcellées à longueur de temps ont le même comportement névrotique. Elles viennent soigneusement inspecter l’imitation, dérivent 50 cm le nez collé contre et redescendent un peu plus à chaque passage. Un posé un peu claqué, un pied dans l’eau et tout ce beau monde s’arrête de gober. Je change alors de tactique et part dans la forêt de la falaise. Là, plusieurs beaux poissons sont en maraude. Je tenterais pendant une heure et demi un poisson dépassant les 50, à l’arbalette au travers un trou de végétation de 80 cm de diamètre. A chaque fois, j’ai droit à un lancer, puis il faut attendre que le poisson s’en aille, mettre la nymphe au bout de la canne, retirer la canne, changer de mouche, attendre un nouveau passage de la truite. Au 7 ème lancer, je lui sortirai la mouche de la gueule calant instantannément les 7 ou 8 poissons qui gobent devant moi. Une panique collective causée par un simple ferrage manqué alors que je suis invisible car planqué dans la végétation. Il est tard. Je remonte rapidement en tête de parcours dans les courants, ça gobe à fond. Des sedges. Juste le temps de prendre deux poissons et c’est la nuit. Casse croute avec un pêcheur québécois qui vient d’attraper un très beau poisson. Super sympa l’état d’esprit pêche des nords américains. Le lendemain, j’ai pris un coup de barrage et des rafts. Au début, l’eau était claire, puis elle est devenue laiteuse, pleine de feuilles, de branches. J’ai eu beau me réfugier plus en aval à Lortet, j’ai revu passer les mêmes feuilles, les mêmes branches au milieu de la même eau laiteuse. J’ai peiné pour taper trois truites dont deux au stream. Puis retour alors que 15 h sonnent à l’église du village.. Bilan mitigé. Une quarantaine de poissons pris en deux jours. Pas de très gros piqués. Les barrages de la Neste sont tous équipés de passes à poissons. C’est bien. Mais les niveaux, la pêche et les sédiments sont gérés n’importe comment. Certains bras pépinières ont même été détruits pour laisser passer les rafts. Cette volonté de faire du tourisme de masse, la gestion des touristes et des espaces naturels par les gens de cette vallée me font plus que jamais gerber. Les nokills sont trop petits mais les paysages sont toujours aussi enchanteurs. Plus de photos sur mon blog bientôt.
