Ces truites-là, je les avais déjà prises toute la nuit. Cela faisait quelques temps que ça me démangeais de retrouver la sensation de traquer les petites morvandelles (pas de méprise), de poser ce petit sedge juste là, sous la branche qui traverse presque la rivière, de m’agenouiller dans ce courant de thé pour piéger la grosse (pensez donc, elle fait au moins…25 cm!)qui gobe sous le roncier. La matinée était fraiche, le ciel voilé. j’ai pris ma 6 pieds bricolée à partir d’un ultra-léger et j’ai mis le cap sur les premiers coteaux du Morvan, et plus précisément sur le Méchet. Les truites étaient en poste comme je le constatais au pont où je garais mon véhicule. La partie dégagée de la rivière juste au dessus m’offrit déjà 7 des maitresses qui ont occupé mes songes de la nuit avant que je ne pénètre dans la partie boisée de la rivière. Comme dans mon rêve, le sedge en bécasse que j’avais noué au bout de mon (court!) bas de ligne fut bien suffisant à mon bonheur. Quand je ressortis de la voute végétale, à midi, j’étais comblé par mes (nombreuses) partenaires de jeu du jour, et promettais de revenir bientôt. En posant ma canne dans le coffre de ma voiture, je me mis soudain à penser: mais, au fait, et les petites du ruisseau d’Anost … et celles de la Canche… et…
