L’eau comme lien

18 mars 2010

31 - Haute-Garonne

Garonne

alex82

Vendredi 12 mars, Demain je retrouve les eaux pyrénéennes. Demain je vais sortir à nouveau un peu de soie, entendre le fouettement de ma canne, le glissement de ma soie dans les anneaux. Ma boîte à mouches est ce qu’elle est, des mouches de l’an dernier restées trop longtemps à l’ombre dans mon gilet. Je me dis que ça ira. Je préfère vérifier mon bas de ligne, lien essentiel avec un bonheur évident, celui d’être à nouveau au contact d’une fario et de ressentir sa vitalité. Cette preuve qui me rappelle que je suis sur une rivière vivante, loin des plaines agricoles asséchées et irriguées d’où je viens. J’espère profiter de ce panorama splendide sur la chaîne pyrénéenne à mon arrivée sur Toulouse. Il fait froid, 5°C, la brume a pris place dans la vallée de Garonne. Demain seulement j’apercevrais les premières collines. La neige est là, à basse altitude, et le soleil tente de percer la brume. Toujours aussi froid. La rivière est basse et limpide, rappelant que la neige, là-haut, viendra gonfler ses eaux alors que les airs chauds du sud viendront caresser les flancs montagneux. Il faut en profiter et, avec les copains, espérer une belle rencontre avec de massives brunes de mars. Il est l’heure, nos sens sont en éveil, scrutant la surface de l’eau. Le vent du nord balaye nos visages, l’eau si froide nous glace les jambes mais ça y est les voici. De magnifiques subimagos dévalent la rivière dans un balai incessant de battement d’ailes, s’arrachant à l’eau glacée pour tenter de s’envoler. Nous attendons…rêvant qu’enfin les prédateurs se réveillent, qu’une gueule béante et large vienne percer la surface de l’onde régulière et nous faire vibrer à l’écoute d’un gobage bref et ravageur. Enfin une première agitation, puis d’autres, mais si peu. Fario pourtant si présente joue aujourd’hui de discrétion. Je me lance. Une année est passée, je reprends le battement de ma canne et tente d’apprivoiser ce bas de ligne balayé par le vent. Fario semble attachée à son met naturel. Comment faire? Il n’est pas temps à la réflexion et le temps passe vite. Les éphémères ont déjà cessé d’apparaître et la rivière se tait. La saison ne permet ni l’erreur ni le doute. Je me contenterais du clapotis de l’eau, du cliquetis du moulinet, de contemplation et de partage. Je suis heureux. Lundi, je le sens, sera plus clément.

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