Je profite d'un peu de temps pour balayer les photos de l'année passée, et je m'arrête sur celles prises lors de l'AG de Gobages, qui s'est tenue à quelques jours de la fermeture de l'ombre sur la Dordogne. Tout a été écrit ou presque sur cette rivière, pourtant l'effet de surprise est toujours le même, cette rivière me prend aux tripes… J'en viens maintenant à associer mentalement l'automne à la vision de cette vallée où la lumière qui perce à travers les arbres jaunes et rouilles puis palpite dans les courants est plus belle qu'ailleurs… Je vois cet ombre et j'essaye de me remémorer sa capture. C'est typiquement un poisson capturé à « l'instant », ce moment où, par je ne sais quelle magie qui nous relie à l'imitation qui dérive, à la rivière qui frémit autour de nous, on est sûr que le poisson va monter, le ferrage n'est pas une surprise mais une certitude qu'on a anticipé, comme si on était capable de lire l'avenir à quelques secondes près… Passionnante pêche à la mouche, la relation qui nous lie aux rivières est bien plus que le seul fil par lequel nous tenons le poisson…
