Me revoici au près de ma belle pour une journée de détente. J’arrive à Argentat, passe le pont neuf et m’arrête voir ce qui se passe sur le no-kill. Bien que le temps soit couvert, les hirondelles virevoltant au ras de l’eau, je ne vois pas un signe d’activité en surface. Je décide de faire un tour sur la Maronne. Ma belle ne m’en tiendra pas trop rigueur car elle sait que mon cœur est pour elle. La Maronne est basse, l’activité n’est pas plus intense. Je monte un sedge émergent et en dessous une phaisant-tail. Je peigne les endroits qui me semblent porteur mais seule une belle vandoise viendra m’aspirer mon sedge. La pluie arrive, le vent s’y met et l’eau qui ne tire pas assez à mon goût, ce qui me fait prendre le chemin pour retrouver ma belle. Retour sur le no-kill, toujours pas d’activité en surface, pas de mouches, je longe la rive gauche pour essayer d’observer quelques poissons. Je ne verrai que 3 ombres qui prendront le large et une truite d’environ 25 cm. Sans être rentré dans l’eau, ni même sorti ma soie, je retourne à la voiture, casse la croûte et descend voir plus bas. Monceau, la rivière est morte également. Je continue de descendre et je vais sur un radier qui à bonne réputation pour la truite. J’y trouve un moucheur, le portrait tout craché de Jacky Boileau avec 10 ans de plus, panier osier dans le dos. Celui-là, il sait pourquoi il est ici. Je lui adresse juste un bonjour de la tête quand il me voit et ne cherche pas à engager la discussion. J’observe l’onde, des mouches commencent à percer la pellicule, sulfures et grises, mais rien dans ma veine ne vient se manifester. Par contre sur la berge d’en face, deux poissons sont bien attablés. J’attends voir que ça sorte et surveille en face, 10 minutes sont passées et toujours seul ces deux en activité de l’autre côté. La décision est prise, rester à côté de ce killeur n’est pas trop facile pour moi, je prends la voiture et passe sur l’autre berge. Je descends le pré, repère l’endroit des gobages et j’attends qu’ils trahissent leur présence. Le temps passe et rien ne bouge ; incompréhensible, il y a quelques mouches et rien dehors. Je commence à y être habitué depuis le temps que je fréquente cette rivière. Bon, va falloir quand même que je pêche un peu ! Je passe en noyée et j’arrive quand même à toucher une truitelle de 20 cm malgré l’éclosion qui s’intensifie et seul les tacons qui s’en mettent à cœur-joie. Après avoir bien peigné cette veine et m’être mis à lévidence que ce n’est pas ça ou que je ne suis pas sur la bonne technique, je décide d’aller sur le no-kill de Beaulieu. Beaulieu, après avoir demander la permission de traverser le camping à la propriétaire, je mets mon ticket dans la boite et rencontre un moucheur de Toulouse qui est avec amis pour la semaine. Nous échangeons quelques propos et me confirme que cette année, ils ne réussissent pas aussi bien leur séjour. C’est une constatation générale, dur-dur cette année la Dordogne. Je lui laisse le radier qu’il va pêcher en noyée car il a eu la politesse de me demander si j’allais le pêcher et je monte en aval du parcours. C’est l’affluence aujourd’hui, 5 moucheurs et 2 autres sur le bras du milieu. Pas d’activité de surface non plus, malgré les éclosions et quelques sedges cette fois. Je suis monté pour la noyée, je reste en noyée. Troisième dérive et… secousse dans le poignet, c’est lourd, ça tient bien le courant, ça en sort, c’est bon, non, il y revient. Il se bat bien mais perd des forces et se laisse ramener à l’épuisette, un ombre pas vilain, entre 35 et 40 cm. Je rejoins un endroit ou les galets affleurent pour l’immortaliser et encore une fois, il en décidera autrement et trouvera moyen de s’éclipser pendant la mise au point. Je continue ma quête et jusqu’à 21h30, ce sera une dizaine d’ombres de pris mais pas très gros, en moyenne 25 cm. Je suis sur le bas du no-kill à la limite de la fosse, une touche violente, un saut et décroché. C’était pas vilain. La nuit est presque là et je reste sur ma faim car je n’ai pas touché une truite. Je suis seul, je remonte sur la fosse au-dessus du radier et là j’arrive à scruter dans la pénombre, deux gobages bruyants bien marqués, dans l’entonnoir. Vite ! Je monte un sub-sedge, premier nœud qui ne tient pas. Deuxième, c’est bon, va falloir vraiment que j’aille voir l’ophtalmo. Je lance au juger, il fait très sombre déjà, une dérive, deux dérives, trois dérives, rien … Je commence à douter, ils ne sont pas sur les sedges ; quatrième dérive avec animations et touché ! C’est lourd encore mais comme c’est dans la partie qui accélère, ça trompe. La LOOP est bien arquée, je prends mon temps, pas d’affolement, je veux voir si c’est une truite… Et non, encore un ombre d’un peu plus de 30cm. Photo, retour dans son élément et retour à la voiture pour moi car tout à une fin. Je roule fatigué et repense à cette bonne journée, à cette rivière, à ma belle. Je vais passer trois ou quatre nuits auprès d’elle la semaine prochaine, elle va me donner encore du plaisir, je le sens…