Je voulais retourner sur l’Ain. Le mois d’août, avec plusieurs orages et un temps frais avait été salutaire pour la rivière, stoppant l’évolution dramatique que la rivière avait connu en juillet. On me confirmait par ailleurs que les poissons avaient de longue date quittés les zones refuges. Bien évidemment, vacances finies, la rivière coule à plein. Elle était à 120 mcubes. Dans ces cas là, j’aime rien plus que d’aller farfouiller dans les lônes à la recherche de gros cyprins. L’air et moite, il pleuviote lorsque j’arrive sur un de mes coins préférés. Les lônes ayant été très bas voir à sec, je dois me battre avec une véritable jungle pour retrouver mes coins de pêche. En nage, dégoulinant, je me rappelle que c’est dans ces conditions très spéciales que j’avais vu un barbeau se saisir de ma sèche. Manque de bol, ils ne sont pas dans le lône, qui a retrouvé depuis trop peu de temps son eau. Je me dirige vers le courant principal et là, le phénomène recommence. De petits papillons noirs volettent sur l’eau, et fréquemment dans une veine d’eau, des gobages. Et je vous jure que ça ne pouvait être autre chose, les poissons semblaient clairement prendre des trucs à la surface… J’ai bien entendu passé ma soirée à les tenter sans succès, avec 120 mcubes qui tapaient fort contre les jambes. Le jour tombe sacrément plus vite et les coups du soir deviennent bien brefs. Il faut rentrer, l’occasion de me voir frôler par un castor (c’est décidément bien myope ces bestioles). J’y ai cru, mais c’était pas pour hier soir, mais je vous en montrerais un de barbeau en sèche, c’est pas possible autrement… Je suis têtu à la limite du borné, ça fait 3 ans que je suis sur le dossier.
