Je m’en vais essayer de vous narrer ma rencontre avec ma truite des gaves de Châlons-en-Champagne. Comme il est de mise depuis la fin du mois de mai, j’ai rendez-vous avec JM en ce vendredi 04 juillet pour notre traditionnel coup du soir d’avant weekend. Plus tôt dans la journée, nous avons appris le renoncement de Fred pour cause de préparation à son périple béarnais. Après un départ quelque peu retardé, JM décide que nous nous posterons non loin du lieu dit « la cascade ». En effet, c’est un secteur qu’il veut me faire découvrir en m’indiquant que seules 3 places existent. Cela tombe bien, nous sommes 2 et de surcroît, je suis toujours partant pour les nouveaux spots. Nous arrivons à ce petit coin de marne vers 20h30. Tant l’excitation était perceptible, nous ferons 2 voyages à la voiture ; un pour récupérer l’appareil photo et un, pour retrouver l’épuisette indispensable pour éviter de trop manipuler le poisson durant les poses numériques. Après une explication et une stratégie digne de Bonaparte lui-même, nous nous installons en quête des bulles… j’observe JM en aval qui tente en nymphe, apparemment sans succès. Pas trop d’activité, j’en profite pour refaire mon bas de ligne et y accrocher LA mouche de ces derniers soirs. Le temps de fignoler le matériel, et hop, j’observe un petit rond sur la berge opposée (alors que cette fin de courant est superbe, enfin…). J’aligne, ajuste et pendu ! Un joli cabot de 28cm qui se laissera gentiment décroché et relâché. Après tout, en attendant ces capricieuses mais au combien combatives farios marnaises, je décide d’exploiter cette manne. J’allonge d’une trentaine de centimètres et …pendu ! Un autre cheucheu de 26. Après les précautions d’usage et le séchage de l’imitation, je relance en sortant un mètre de soie supplémentaire (j’en suis déjà à plus ou moins 10m, j’ai pas l’habitude !) et pose délicatement 50cm au-dessus de mon dernier partenaire. Une petite dérive de 20cm et re-gob ! Un léger gloup a fait disparaître la mouche, un autre chevesne, pensais-je ! Eh bien, l’animal m’offre un superbe départ en direction de la cascade, je bride, il revient et repart vers les branches de la sous berge opposée, je re bride (c’est un cheucheu, quand même !). Le poisson se laisse maitriser et je sens constamment des coups de tête et des débuts de rushs que je contiens. Enfin, je l’observe, là au fond à 3m de moi, oh la vache ! C’est une truite. Surpris, je la laisse repartir sur son coup de nez puis la ramène près de moi, la monte pour la mettre à l’épuisette, grosse erreur ! Eh oui, la voilà en travers, la tête d’un côté, la queue de l’autre, cet engin ! Flic flac, elle prend la peine de m’éclabousser, je tremble… sur l’euphorie du moment, je parviens à la ramener et la faire glisser, queue la première dans le filet. Je pense que jusqu’à Châlons-en-Champagne, on m’a entendu ! La belle est là, gisante sur le flanc, immergée dans l’épuisette. JM alerté, arrive en courant et là quel partage ! Heureux, nous le sommes tous les deux. Quel bonheur ! Un poisson comme cela en sèche, au jour, nous ne le pensions pas possible. Avec précaution, nous l’avons mesurée, 50cm tout rond, photographiée et comme pour nous remercier de tous ces égards, la belle posera pour nous et joua à merveille le premier rôle dans le film de sa remise à l’eau. Le reste n’est qu’anecdotique, bien que quelques poissons nous ont fait l’honneur de monter sur nos imitations. Nous rentrons comblés et pendant le trajet, visionnons à maintes reprises le film de cet exploit. ps: je pense toujours à ma nive mais les marnaises sont prêtes à me faire tourner la tête…