Bonjour à tous, Je reviens de deux semaines dans les Alpes du Sud. La première a été consacrée à la rando dans le Mercantour, canne en bandoulière. Le parcours choisi faisait la part belle aux lacs d’altitude. Las…. des sacs ultralourds nous ont terriblement ralenti par rapport à nos prévisions, chamboulant totalement notre itinéraire initial. Du coup c’est au pas de course que j’ai longé de superbes lacs. En vallée des Merveilles j’ai même assisté impuissant à la ronde nonchalante d’un saumon de fontaine grassouillet faisant le tour de gros blocs avant d’aspirer un malheureux criquet qu’un vent traître avait porté en ces eaux cristallines… Deux cessions pêche cependant, la première dans le ruisseau du Boréon avant qu’il ne forme avec un autre compère la Vésubie. Je parcours une rivière très basse, transparente, et balance ma mouche pour des micros dérives, le tout sous les branches… Pour un débutant y a eu plus simple. Bilan deux truitelles (sèche et nymphe) aux beaux points orangés. La seconde a suffit à mon bonheur pour le séjour. Dans un affluent de la Tinée dont je tairais le nom pour proteger ce sanctuaire (veuillez m’en excuser). Je profite d’un soir pour admirer le spectacle d’eaux pures grondant entre de gros blocs polis par le temps, disposés avec suffisament de malice pour créer de belles vasques où l’eau semble se reposer avant de dégringoler à nouveau… Bas de ligne court, petite nymphe casquée, je m’attarde dans un de ces petits bassins après avoir vu une petite se planquer. Lancer court, animation durant la dérive… 4, 5 fois, et puis d’un coup trois furies se jettent de sous un bloc, reflexe de lever la canne pour voir mon bas de ligne fuser, je ferre …. C’est la plus grosse qui est pendue !! Dans cet espace restreint elle fonce sous les rochers, soulevant des nuages de ce sable gris si fin, patiemment arraché à la montagne par la rivière, puis prend le courant pour quitter la vasque… Je la bride et l’invîte poliment mais fermement à rejoindre ma main : Je tiens un poisson superbe d’une trentaine de cm, la grosse tête, la caudale courte, les zébrures… C’est une belle méditerranéenne en habit de fête, sur son jupon gris en accord avec le fond de la rivière, elle a accroché une myriade de points rouge orangé y compris sur les nageoires, réhaussés de quelques points noirs. Elle a même mis (la gracieuse !!) des boucles d’oreilles discrètes, une légère tâche violette vient en effet ponctuer l’arrière de la tête… remise à l’eau, elle se planque sous un rocher histoire que je la zieute encore un bout de temps. je finis la partie de pêche en état de grace, juste pour voir fuir une belle dans un beau courant, c’est pas grave, je plane… Au delà de la pêche, le Mercantour offre des paysages d’une beauté rude, souvent réservés à de bons marcheurs tant les dénivellés et les pentes sont importants. Mais passer de l’olivier à la marmotte en une journée, ça se mérîte…
