Pour la première fois de ma vie, je ferai l’ouverture seul. Une ouverture non partagée, n’est pas une ouverture. En ce vendredi soir, l’excitation n’y est pas. Je sais déjà que je ne me presserai pas samedi matin. Je trouve facilement le sommeil. Samedi matin, 7h45. Réveil sans réveil, tranquillou. Café et départ vers la Neste. Sans me presser. Je roule doucement. L’excitation n’y est toujours pas. J’ai décidé de monter sur la Neste sur le no-kill de Saint-Lary. Il n’y a pas de déversement de surdensitaire et je suppose peu de monde. Sur la route qui longe la rivière sur des kilomètres, c’est le concours. En passant sur Arreau, je prendrais ma carte de l’après-midi pour le no-kill. Vous savez, le no-kill d’Arreau où l’on s’est battu pour en garder l’intégralité du linéaire déjà faible. L’AAPPMA a finalement décidé de l’amputer de 100 mètres et de l’ouvrir au prélèvement. De 450 m, il passe donc à 350 m. Comme si 450 m était déjà trop ! En arrivant sur Arreau, sur ces 100 m, je compte une bonne douzaine de pêcheur ! Je m’arrête deux minutes pour faire une photo. J’ai le temps. Un pêcheur depuis la route (à 3 m de haut par rapport à la rivière), capture une superbe fario au vairon. Un poisson à la robe splendide, gras et en pleine forme, arrachée de l’eau, plaquée sur le bitume, et mise au panier. Ce pêcheur n’y est pour rien. Il en a le droit. Le dégoût, l’ecoeurement, le mal au ventre remplace l’excitation qui devrait être de circonstance. Je repars, non sans râler sur les vrais responsables. Finalement, je commence à pêcher à 9h30. Bien tard. Mais je suis seul au bord de l’eau. Un parcours de plus d’un km pour moi tout seul. Je reprend espoir sur cet autre no-kill. 4 lancer et déjà une magnifique fario… A 11h30 deux moucheurs que je n’ai jamais vu, me rejoignent. M’indique une truite du haut de la passerelle. Je ne la prendrais pas. Ils viennent d’arriver. Je suis à la moitié du parcours. Ils ne pêchent pas, ne me dépassent pas en courant, me disent qu’ils ne veulent pas me casser le joli plat au dessus et les postes du haut du parcours qui recèlent les plus belles truites… Je les invite bien volontiers a pêcher et à me dépasser, nous définissons quel sera l’endroit de ma limite amont. Je me garde encore 50 m, de toute façon mon ouverture est plus que réussie. Nous sommes sur un no-kill mouche, Monsieur. Les moucheurs sont loin d’être ces cons que certains critiquent méchamment.