Après plusieurs semaines de vent nord-est et un temps sec depuis février, la pluie est revenue en cette veille d’ouverture (le 25 mars chez nous). Résultat : l’eau s’est troublée et un peu réchauffée. Pour autant, il fallait pêcher au fond avec streamers, nymphes lourdes ou noyées profondes pour toucher des poissons à l’abri dans les fosses ou les trous. Les toqués du toc ont touchés des spécimens de 30 à 47 cm (tous sacrifiés !) certainement remontés cet hiver pour pondre (les barrages et vannes sont totalement ouvertes depuis cet automne sur tout le cours de l’Aa, favorisant le déplacement des reproducteurs. Pour ma part, j’ai pêché le parcours de Merck Saint Liévin et après la prise (en streamer, tête cône orange, corps chenille rouge, aile en lapin noir, n° 6) d’une fario de pisciculture ; c’est une jolie arc-en-ciel ensauvagée (probablement un alevin remis par la fédération !) avec de magnifiques nageoires qui intercepte mon leurre dans un remous de bordure : la touche est toute en finesse ; mais après ; quelle bagarre ! Elle est en pleine forme et ne faillit pas à la réputation de sa race quand elle a grandi dans le milieu naturel. Ma Loomis la fatique bien et je l’épuisette : 37 cm de bonheur qui retourne à l’eau de suite sans en sortir car j’ai bricolé un système de mesure sur l’épuisette à mailles fines ! Bref, ce poisson sauve l’honneur du moucheur exclusif (fly-only aussi) que je suis ! Mais, au final, peu de prises sur notre chalkstream : l’eau très froide encore et les matières en suspension ne favorisent pas encore l’activité de nos chères farios grassouillettes (typées normandes ou anglaises…). Pour comparaison, les premières éclosions régulières en 2005 ne sont apparues que vers la mi-juin. L’avenir est donc devant nous ! La note d’espoir vient aussi de ces beaux poissons (« killés » avant d’aller au panier !!!) pris sur la rivière. Si la politique de retour au bon état écologique des cours d’eau est bien appliquée et si des efforts sont fait dans l’épuration et l’agriculture ; avec la réouverture de ruisseaux pépinières efficaces aussi ; et avec une gestion patrimoniale et un meilleur esprit des pêcheurs de chez nous ; peut-être sauverons-nous nos cours d’eau qui ont bien souffert. aaction62
