Petite sortie sur le canal de Lalinde.

18 octobre 2005

24 - Dordogne

Dordogne

Sussu

Pour me sortir un peu de devant l’écran du pc, me voilà sur le chemin pour rejoindre le canal de Lalinde afin de voir si un brochet dédaigne s’intéresser à un de mes streamers qui n’ont pas vu la lumière depuis pas mal de temps. Arrivé, je prépare mon matériel et m’imprègne de ce cadre particulier et de cette douceur due à un vent soutenu du sud. Je contemple ce canal et m’imagine au siècle dernier quand celui-ci était fréquenté par les gabares tractées par des bœufs. Qu’est-ce qu’il devait être agréable de flâner le long de ses berges à l’ombre de sa rangée de platanes ! Aujourd’hui ce n’est plus le cas, bien qu’il y est toujours ces platanes, le ronflement incessant des moteurs à explosion passant sur la départementale qui longe celui-ci me font revenir à la réalité. Me voilà prêt à pêcher, premiers lancers et je commence à m’embêter avec les nombreuses feuilles flottant sur la surface de l’eau et empêchant souvent mon bas de ligne de couler. Qu’à cela ne tienne, je continue dans la recherche de ma prise. Avec l’âge, je commence quand même à m’assagir. Une dizaine d’années en arrière je me serais vite emporté, aurais jeté mon matériel sur le siège arrière de la voiture en grommelant et aurais pris le chemin du retour. Tout en progressant sur cette rive rectiligne sans aucun poste de marqué pour démasquer un éventuel poisson, je n’arrête pas de ramener de l’herbe qui colonise le fond de ce canal. Les feuilles, l’herbe, je n’en reviens toujours pas de ma patience. Il faut dire, aussi, que j’ai la tête ailleurs ; elle est là-haut avec Matt, Fred, Vince, JY et d’autres qui doivent être entrain de se régaler sur le No-Kill avec leurs rêves. Si ça se trouve, je suis là, sur cette eau plate sans vie et eux sur la  » majestueuse  » en ébullition comme certaines journée de l’an passée. Tant pis pour moi et tant mieux pour eux ! Soudain un arrêt brusque me fait sortir de ma rêverie, surpris, je ferre par réflexe et, rien … pas de coups de tête ni de départ rageur, rien … Une souche ici ? Je doute. Une mobylette ? Une gazinière ? Celle de Jean-Yves ? Non, il n’est pas venu jusqu’ici ! 😉 Que sais-je ? Sûrement quelque chose qui n’a rien à faire ici. Obligé de casser et de remonter un autre streamer. Et toujours autant de patience. Et c’est reparti pour ma quête. En contournant un vergne je dérange un black-bass, pas vilain, au moins trente, je le tente avec mon streamer de 15 cm mais rien, même pas vu le suivre. Un peu déçu, j’en profite avec le timide soleil qui filtre entre les nuages pour faire quelques photos et pour reposer un peu mon bras. Je reprends ma recherche et au bout d’une heure, rien. Si ! Les croches sur les platanes car il faut que je passe entres eux pour atteindre la berge opposée. Et encore autant de patience ; je m’étonne de plus en plus. Je regarde ma montre, il est 17 h, je décide d’en rester là, je rentre. Sur le chemin du retour, je pense à ces moments de solitude au bord de l’eau qui me font un bien fou pour évacuer ce stress sournois qui est en moi. Quoi de meilleur qu’une partie de pêche pour remettre les idées en place ? Même si je n’ai rien pris, je me suis régalé d’être dans mon élément. Etre au contact de l’eau. Cette chose qui sans elle, aucune vie n’existerait. Cette eau qui, grâce à elle, je suis là, vivant et heureux. Heureux d’être vivant pour pouvoir partager mes moments de bonheur avec vous.

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