Quel palmiste n’a jamais voulu laisser filer son imitation au gré des veines de la trop renommée Loue ? Et bien, comme vous le savez, j’étais sur les berges du Dessoubre ce samedi. Au matin, après une visite au no-kill et les sempiternels décrochages d’algues, je décide de consulter le « michelin » (bien pratique ces guides !) afin d’entrevoir de nouvelles opportunités. Stupeur, la Loue, la mythique rivière est à une soixantaine de bornes et le voyage semble des plus aisé. Ni une ni deux, me voilà au volant en direction de cette belle (?) non sans un passage à la boulangerie pour le traditionnel petit-déj chocolatine (très bon artisan à St Hypolyte, au passage). Il est tôt et le passage par Ornans et sa fontaine accueillante se fait des plus tranquilles en ce dimanche matin. La rivière est large mais le fond est recouvert de verdure (même constat, même réussite ?). Les amis à étendard sont là, posés nonchalamment sur le fond tandis que les zébrées naviguent ça et là au hasard de leur appétit. La route longe la rivière, je décide donc de remonter vers la source en quête d’un lieu quelque peu isolé. Ah enfin, un secteur de gorges ! Tant bien que mal, je recherche un endroit où garer mon carrosse. Chose faite, ma descente en rappel (j’abuse un peu !) d’un chemin interminable se fait sous l’appel de l’eau. Je l’aperçois, cernée de falaises où la végétation abondante s’accroche comme elle peut aux minces possibilités offertes. Les Briophytes sont reines en ce lieu, ce qui donne à l’endroit une faicheur et une vague ressemblance avec le splendide gave d’Ossau. D’importantes nuées de sedge ainsi que de gros insectes virevoltent au-dessus de l’eau. je rêve, il s’agit de grande perle et quand je dis grande, c’est grande ; quasi 7 cm !! Sur cette première partie, le parcours est chaotique et le courant vif. Difficile de pêcher en sèche et de se positionner correctement. J’arrive à un pool. Sans attendre, un premier gobage en plein courant suivi d’un second un peu plus en bordure puis d’un troisième à la cassure des rochers. Ça sent bon. Je vérifie le nylon (pas 2 fois dans le séjour !!) et déploie la soie. Poser un peu court qui drague rapidemment, en aval du poisson, peu importe. Je sors une longueur et poser qui aussitôt voit l’imitation disparaître. Ferrage tout en douceur et bientôt la belle cherche à rejoindre les courants amont. Je bride et la voilà qui glisse gentiment vers la postérité. Jolie mais étonné, on dirait une atlantique avec des zébrures ?? Le poisson en berge opposé est toujours en place bien qu’il s’alimente par instant. Je le tente avec une autre longueur (mine de rien, c’est large…) et une légère aspiration trahit l’intérêt de cette opportuniste. C’est plus costaud, plus « en canne ». Je la laisse un moment s’ébrouer dans le gourd et promptement, dame Fario rejoindra l’épuisette. Robe différente, beaucoup moins de points, plus petits, couleur ocre, magnifique ! Je remonte rejoindre ces petites veines quand un beau « gob » m’alerte sur ma bordure. J’ajuste et la belle séduite, tiendra la pose devant l’objectif. Bon choix ces gorges ! L’euphorie passée, je m’apprête à continuer à pas de loup (sur la Loue, pas mal ?) mais il me semble discerner une ombre sur le devant de cette cassure de courant ; attention au draguage. En fait, pas la peine, elles sont en appétit ! Pour preuve, elle se jette sur l’imitation malgré un jet quelque peu sur l’arrière. Superbe, ça change de mes lamentables performances du jour précédent. Ma joie est de courte durée, des voix, plusieurs, dans ce lieu reculé et encaissé ?? Ma sortie continuera sur un rythme beaucoup moins soutenu mais les zébrées seront courtoises pour notre première rencontre ; mis à part peut-être cette « maman » qui bien que se saisissant au ralenti de ma mouche, partira avec cette dernière tout aussi lentement. Quel abruti ! Toujours vérifié la pointe après de multiples prises… Bilan : superbe coin, des poissons volontaires à la robe très diversifiée et des promeneurs un peu trop nombreux à mon goût mais la PALM n’est-elle pas le partage ?
