Après mon périple espagnol avorté – enfin quand même 5h de route au total – me revoila à Oloron où quelques saumons morts jalonnent la rivière. Quelques truites en nymphe à vue sur le nokill mais elles sont hyper difficiles, et les grosses ne sont pas là, alors quitte à se casser le nez autant aller voir le Gave d’Oloron, une rivière où la bredouille fait partie du quotidien, mais une rivière avec du caractère et des truites crocodile. Je passe voir la réserve de la Naü avec son banc de saumons. Ca fait toujours une forte impression de voir ces poissons géants. Ensuite j’écume un peu quelques coins mais je ne vois strictement rien : soleil de plomb, eau hyper basse, chaude. Ca sent la bredouille. Le soir je me retrouve en face de deux saumoniers + un truiteur (avec panier évidemment) + un pêcheur d’anguilles, autant dire que les conditions pour ne rien voir étaient parfaitement réunies. Lendemain matin le coup ou je voulais aller est déja pris. Tant pis, on va ailleurs. Rien en vu. A si, ca doit etre une truite ca, forme grise qui ondule dans quelques centimètres d’eau. Le spent en 20 se pose où il faut comme il faut. Elle se met en oblique et le bec perce la surface. Poisson sauteur, combat aérien et la voila dans l’épuisette. Pas grosse pour la rivière mais elle passe probablement les 40 et elle a une belle robe. Il est 7h, premier poisson, je suis ravi. Je continue ma traque sans voir grand chose si ce n’est des lamproies très occupées à creuser leur nid (frayère). Je m’approche doucement pour ne pas les déranger et elles ne me prêtent aucune attention. Je les ai dans les pieds et observe leur manège. Elles s’aggripent aux cailloux avec la bouche et les écartent du nid les uns après les autres. Impressionant ! Je fais plein de photos et de petites vidéos, et j’essaie la photo sous l’eau. Ca donne bien je trouve! Toujours autant de soleil et ma truite de ce matin n’est plus qu’un lointain souvenir. Je poursuis ma quête mais les conditions sont exécrables, toujours ce soleil, cette chaleur, cette eau basse. Pourtant voila un poisson. Un beau poisson même, qui nymphe/gobe sur une bordure ombragée. Problème : je le surplombe d’assez haut et je n’ai pas assez de port à l’arbalette. Je me risque à fouetter avec un bras à travers les branches. Elle s’arrete de gober et s’en va. Je met une nymphe non lestée et j’attend quelques minutes. La revoila. Poser quelque part en amont. Ma mouche dérive dans la veine, s’enfonçant peu à peu et je la perd de vue immédiatement. Quelques secondes passent et je vois la truite plusieurs mètres plus bas qui se lève, et redescend. Ferrage, elle est au bout. C’est nettement plus gros que ce matin et l’ancien ATH de boulbag est mis à contribution. Heureusement le frein était bien réglé. Tout se passe bien et me voila avec mon premier vrai poisson du Gave d’Oloron dans l’épuisette. Pas vraiment une grosse pour la rivière, mais ca commence à être sérieux. En tout cas, je suis ravi. Vers 19h la nuit tombe et un orage s’abat sur la vallée. Impressionant. Pas de coup du soir, par contre j’espère que ca fera monter un peu les niveaux.
