Quelle idée d’avoir posé d’avance un RTT ce vendredi 18 juin… juste le jour où la pluie tombe partout et où partout les rivières débordent… pas de chance ! Ma 1ère idée d’aller sur la Haute Rivière d’Ain a explosé en même temps que les niveaux. La BRA coule fort elle aussi. Et l’Albarine est montée. C’est quand même la rivière qui me paraît pouvoir me donner une chance. Alors direction l’Albarine. Une énorme couverture nuageuse rend la lumière grise et sombre. L’eau est haute et teintée. Ca s’annonce compliqué. J’espérais continuer ma pratique de la NAV, qui m’avait bien réussi ces derniers temps, c’est raté. Qu’importe, je vais m’adapter… Je croise un tocqueur sur le bas du parcours. Je renonce à faire l’aval et monte directement sur un gros courant qui m’avait bien réussi. L’eau pousse fort, le vent se lève. En NAF je peigne les courants avec une nouvelle nymphe montée la veille en prévision des eaux puissantes, pour un essai. Après quelques minutes un joli ombre se débat au bout de la ligne et se laisse ramener. Je suis déjà content, la bredouille est sauvée. C’est un joli poisson et ma nymphe semble marcher. Un gros pépère frappe à la porte, mais c’est un malin. Je le vois se tortiller dans le courant et sa science de la bagarre fini par payer : il se décroche. Je monte un peu, mais il n’y a aucune activité visible. Me voilà en bas d’un secteur qui m’a valu de jolis poissons récemment. Mais, je ne peux rien voir sous l’eau. Alors, je suis mon instinct : je noue une sèche et décide d’attendre les ronds. Je n’ai pas un grand espoir, mais… après un moment, le premier gobage perce la surface ; puis un autre. Mes premiers essais semblent maladroits car les ombres (puisque ce sont eux qui gobent) ne montent pas. Les ronds sont irréguliers : 3 ou 4 à la suite, puis plus rien pendant 15 minutes. Mais je me tiens à ma tactique. Je la garderai toute la journée malgré le peu d’insectes volant au dessus de la surface. Je finis par prendre un bleu… D’autres se refusent. Un gobage discret me donne l’espoir d’une belle truite. Le poisson monte mais je rate mon ferrage. « Ah non, ça ne va pas recommencer Christophe !!! ». Toute la journée je choisirai mes spots suivant mon instinct. Et j’aurai pas mal de réussite : les ronds finiront à chaque fois par apparaître, pour quelques minutes. Au final je ferai pas mal de prises. Je rate pas mal de ferrages toute la journée. Mais voyant certains poissons monter, je comprends que j’essuie aussi beaucoup de refus : ils montent comme des fous, et font demi-tour à 2 cm de la mouche, créant un rond. Dans une retourne, sous un gros bloc, je pose ma mouche, comme ça, pour voir. Presque aussitôt, j’aperçois un gros ventre qui file dessous, le rond apparaît et je ferre un gros, gros pépère… Son combat est vaillant. Il me mène la vie dure. Je finis par le ramener à moi, il est bien gras! Mais à 1 m 50 il se décroche. Ah qu’ils sont taquins ces thymallus ! Je suis déçu et en même temps un peu souriant. Il a été plus malin que moi… Il a gagné pour cette fois : bravo à lui ! Quelques-uns me font tourner bourrique : ils gobent tout près de moi, mais laissent toujours passer ma mouche. La fin du parcours me donne pas mal de plaisir. Le bleu de la photo me refuse deux fois et me fait ferrer deux fois dans le vide. Les deux fois je l’ai vu monter et s’arrêter… Je fulmine et lui lance un « attends toi ! Tu vas finir par me trouver ! ». Le coup n’est pas évident, mais je finis par avoir raison : il monte et prend. Pendu, ramené… Je fais une photo : le poisson est joli et je suis content de mon coup de ligne. Je m’apprête à partir mais j’aperçois un gobage au milieu des clapotis dans un courant bien agité. J’allonge mon lancer et ramène encore une jolie dorsale bleue. Il a la bouche entaillée sur le côté gauche. Ça ne semble pas récent. Il a une drôle de tête : il ressemble au joker de Batman… Son copain de courant est, lui aussi, séduit par ma mouche, mais se décroche à peine ferré. C’est bien… c’est le signe qu’il faut partir. La journée s’est passée bizarrement : les conditions n’étaient pas terribles et je n’ai pas vu beaucoup d’insectes. Mais sur certains secteurs et certaines courtes séquences la rivière s’est animée. Et j’ai pris un grand plaisir à pêcher de beaux gobages. Le total me satisfait : une grosse douzaine d’ombres (2 bien gros décrochés) et 5 riquettes. Mais,je n’ai pas pu faire une belle truite… je suis un peu déçu. Et j’ai raté pas mal de ferrages. Je dois faire attention. Ces derniers temps, je pêche avec confiance et pas mal de réussite…Depuis la Sorgue, quelque chose a fait « clic », le mécanisme a tourné d’un cran… mais toujours pas de grosse zébrée… Cette saison, je profite de la bonne période des ombres et de la satisfaction de pouvoir rentrer en me disant que j’ai plutôt bien pêché. C’est une sensation agréable. Je ne dois pourtant pas trop me satisfaire : encore plus d’efforts ! Ca n’est pas difficile quand les récompenses s’enchaînent chaque week end ! Pourvou que ça doure ! Pourtant, je ne pourrai pas éternellement éviter la BRA … Mais que je crains la fessée ! 🙂 Clema