Ces gelées automnales devraient réveiller maître essox, nous décidons donc avec l’ami Didier de tenter de leurrer un de ces poissons. Malgré la gelée nous arrivons à la mise à l’eau accueillis par un soleil généreux et une douceur se fait déjà sentir. Nous sortons du chenal et commençons à monter les cannes tout en se laissant dériver le long de la berge propice à la rencontre de ses hôtes. Didier toujours le premier à ce jeu commence la prospection pendant que je monte ma crinnelle d’acier. Deuxième lancer et… Oui ! J’ai quelque chose ! Une belle zébrée vient le rejoindre et se laisse photographier pour la postérité. Ca commence bien. Puis jusqu’à 12h30 ce ne sera qu’une recherche infructueuse à part les fausses joie sur les nombreux troncs ou les branches immergées. Un creux se fait sentir avec une envie plus que pressante pour Didier nous fait rejoindre la rive pour un pique-nique réparateur. La soie de 8 avec un plumeau sur 6/0, ça vous fait perdre des calories. Nous nous délectons du paysage, de cette quiétude, aucun bruit perturbateur de cette vie trépidante, les poules d’eau sont de sortie, le martin-pêcheur se régale sur les alevins de l’année, les ablettes font leur apparition … Bref, nous sommes bien dans ce cadre grandiose face à ces falaises calcaires aux couleurs chaudes ornées de chênes verts. Rien que la nature et nous… L’extase. Allez au boulot ! Fini de rêvasser, faut voir si les becs ont maintenant l’estomac en éveil comme les ablettes. Sur un semblant de touche qui me fait plutôt croire à l’accroc d’une branche, je sens une lourdeur familière qui me fait réagir par un ferrage éclair et voilà le premier brochet touché de la saison. Je sens qu’il n’est pas d’accord sur mes intentions puis il vient vers moi, je ramène ma soie au plus vite pour garder le contact, il s’arrête, je le bride pour qu’il ne retourne pas sur le bord de la falaise trouvé un obstacle, je sens ses coups de tête rageurs et… Plus rien, décroché, c’est fini. Je rouspète de ne pas l’avoir au moins vu pour estimer sa taille. Nous reprenons notre activité avec de sérieux espoirs qu’ils se sont mis en appétit mais ce sera peine perdue, rien ne viendra titiller nos plumeaux. Nous sommes quand même contents de notre sortie car sur les deux pêcheurs rencontrés, un au vif toute la journée et un papy au lancer, nous avons été les seuls à avoir eu au moins une attaque. Comme quoi la mouche, c’est du bon !