Sortie de Dégoût

14 juillet 2010

51 - Marne

Marne

loops

En ces temps difficiles tant pour nous pauvres pêcheurs que pour nos chères ponctuées, voici le récit d’une des dernières sorties. Après quelques hésitations, nous décidons avec Fred51 d’aller revoir nos fidèles (quoique) salmonidés. Arrivant assez tôt sur les lieux de nos précédents coups de ligne mémorables, nous décidons d’attaquer ensemble la remonté de la bordure. Le courant, très faible, interdit le moindre déséquilibre qui provoquerait une vague de disparition… Lentement, nos regards scrutent le moindre mouvement. Une tourterelle des bois entonnant son chant mélodieux, nous rassure sur notre discrétion. Naïfs, une belle disparait sous nos pieds. Pour une fois, elle avait choisi le côté opposé à ces positions habituelles. Au moins, cela encourage notre progression. Nous arrivons maintenant à LA place. Quelques éphémères grises émergent mais aucune ne reste assez longtemps pour être prise en surface. A défaut, nous constatons un barouf à une quinzaine de mètres puis plus rien, serait-ce un moment de folie d’un barbeau ou hotu ? Un long moment passe puis le mouvement recommence. Une chasse ? Nous approchons et le manège continue. A quelques mètres, nous ne distinguons toujours pas l’auteur de ce ramdam. Soudain, une queue transperce l’onde. Une fois, deux fois, puis régulièrement. C’est une de ces belles à la recherche nerveuse de quelques macro-invertébrés imprudents. Le poste est idéal. Une branche en aval, une langue d’algues sur la droite et dessus, une frondaison de saule communiant avec la surface. Des nymphes sont fixées mais le coup doit être précis. Plusieurs posés laissèrent présager d’une bonne sollicitation mais aucune réaction ne fut suscitée. Nous nous approchons irrémédiablement, surpris par tant de désintérêt car la belle, continue son manège incessant. Qu’y a-t-il ? A 3 mètres, enfin la mémère disparait sous l’enchevêtrement de branches. Elle était bien là mais une nouvelle fois, elle a été plus forte. Nous attaquions à filer vers un nouveau poste quand la ponctuée réapparut. A cet instant, quel spectacle ! Elle s’immobilise à nouveau. « On dirait qu’elle a un fil dans la gueule ! » me fait remarquer Fred. Effectivement, arrivé à sa hauteur, le poisson file sous les branches. Fred en aval, moi en amont. Fred fouille le dessous des branches et là, stupeur ! La belle avait effectivement autre chose à faire que de saisir une nymphe artificielle. Elle était liée aux branches par une longue bannière de tresse et un triple surmontant une olive de 15grs, perforé son flanc. Délicatement nous opérons, et après quelques instants de calme et d’oxygénation, la voilà repartie vers son antre. La soirée continua avec ce goût amer de dégoût pour une pêche en France plus enclin à viander qu’à considérer ses milieux et leurs hôtes. Pour info, c’était un mâle magnifique de 53cm qui devrait sans sortir, beaucoup mieux que si l’énergumène bourreau est croisé en plein action…

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