Sortie sur la NESTE

29 avril 2011

65 - Hautes-Pyrénées

Neste

dlozano

C’est avec mon ami Alain que nous partons ce vendredi vers 13 heures. Destination la Neste afin de juger du niveau que nous regardons régulièrement sur le site « vigicrues » sans avoir d’idée précise quant à sa signification pour pêcher. Dès que nous apercevons son cours depuis la route, la Neste nous présente une eau cristalline, avec un niveau certes encore un peu élevé, mais à priori pêchable. Une certaine fébrilité nous gagne. Allons-nous pouvoir pêcher ce profond et long courant, ce lisse qui le suit ? Ces postes que nous espérons tant depuis la fin de la saison dernière ? En suivant le chemin qui nous mène à l’emplacement où nous souhaitons nous garer, ce n’est plus de la fébrilité qui nous habite, mais un ensemble d’exclamations et une réelle excitation. Frein à main, nous y sommes. Allez, vite, hors de la voiture. Mise en Waders des bonshommes, moulinet au talon de nos cannes, soie dans les anneaux et hop, sur le sentier, dans le champ, descente dans le petit bois et…. LE lisse tant espéré. Nous posons nos fesses sur une mousse bien tendre et commençons à scruter l’eau. Aaargh, des canards remontent le courant suivant le lisse et viennent se chamailler sur sa terminaison. Je vous passe les borborygmes d’Alain, ses gestes et recherches de cailloux pour faire fuir ces colverts (au demeurant magnifiques). Et comme par hasard, leurs potes arrivent du dessus et une nouvelle bataille s’engage. Restons calmes… Ha, serait-ce un premier gobage ? Voilà de quoi nous calmer et nous relancer dans notre attente. Eh oui, la voilà qui remonte. Oups, une autre un peu plus haut. Chouette, ça va le faire. Des éphémères apparaissent et dérivent mais aucun gobage ne vient les saisir. Cela fait bien 20 minutes que les premiers gobages sont apparus, mais depuis, rien (à part les canards au fond du lisse que je voulais pêcher). Alain craque, il y va. Pendant qu’il se place pour attaquer la première, une troisième se montre encore un peu plus haut. Rien à faire pour la première. La seconde est aussi récalcitrante. Changement de mouche. Idem. Alain passe à la troisième. Ce n’est pas mieux. C’est à mon tour de craquer, je le laisse et remonte vers la voiture. J’y connais un « petit » trou derrière lequel la Neste se sépare quasiment en deux bras sur trente mètres. Je me mets à l’eau au pied du bras le moins fort. Petite attente, pas de gobage. Je me mets à pêcher l’eau en remontant ces quelques mètres. Pshit, manquée ! Elle était petite, mais manquée. Le courant un peu plus à gauche, pshit, piquée. A tout casser treize centimètres. Un peu plus haut, piquée. La taille augmente, elle doit faire dix-huit. Encore plus haut, là le courant est un peu plus profond, les rochers au fond plus gros, humm. Un passage, deux, gloups. Haaaaa, voilà un vrai poisson. Et la voilà qui part à droite en remontant pour rejoindre le bras le plus fort, j’arrive à la faire rester sur la gauche. Elle se met à dévaler le bras pour rejoindre son homologue derrière moi. De rocher en rocher, elle y arrive, mais je la contiens sur la bordure du bras le plus puissant et ma main passe sous son ventre. Que dit le mètre ? Trente-deux. Me voilà presque heureux comme un pape, pas un gobage, pas d’activité visible et en pêchant l’eau j’ai réussi à prendre ce poisson. Eh oui, je suis fier de moi, et d’autant plus motivé pour continuer bien que je me dise que ce sera la seule de cet après-midi. Allez, je m’y remets. Je reprends ma pêche, un mètre, un autre et gloups. Ferrage, et oui, elle est piquée. Elle viendra plus facilement et atteindra les vingt-cinq et demi une fois passée au mètre. Redémarrage, sous les branches à gauche, devant le rocher à leur sortie, le courant qui y amène, contre le schiste… Rien. Me voici devant le lisse terminant le fameux « petit » trou. Le lisse est plus rapide que l’année dernière car le trou s’est comblé sur sa sortie, du côté le moins en eau où je me trouve. J’observe un peu le lisse et la bordure de gauche où j’ai pu trouver bon nombre de poissons depuis que je fréquente ce parcours. Mais rien. Bien, je recommence à pêcher l’eau et tout petit gloups sur ma mouche, ferrage, et ….. un hors-bord démarre en oblique vers l’amont et la droite. Rien à faire, elle gagne très rapidement le bras en pleine eau et le dévale, la soie sort du moulinet, elle saute, que c’est beau, elle doit bien faire quarante-cinq centimètres. Un autre saut, j’arrive à la faire venir sur la bordure, un nouveau saut et, décrochée… Mer….Tant pis, quel pied quand même. Sans ardillon, avec ses sauts elle a fini par gagner mais je ne râle presque pas. C’était tellement grisant. J’en ris même tout seul. Avec mon pied HS, tous ces rochers, je savais que c’était peine perdue dès que j’ai voulu descendre derrière elle. J’ai failli me mettre à l’eau pour la suivre, peut-être a t’il mieux valu qu’elle se décroche pour m’éviter un bain ? Tiens, les deux pêcheurs au toc qui pratiquaient dans le trou, s’en vont. Serait-ce à cause de ma chance et des poissons qu’ils me voient sortir (et remettre), de ceux que je manque et décroche ? Je reprends mes esprits tout en remontant un peu pour revenir en place pour continuer ce fameux lisse. Je le peigne du mieux que je peux, mais plus de gloups. Je m’avance pour faire la bordure du trou et sur la sortie de ce dernier, au deuxième passage, aïe, manquée ! J’attends un peu et refais le coup, mais elle ne reviendra pas. Bon, direction la voiture, un petit café m’y attend et j’en ai envie. Je ne vois pas Alain et je n’ai pas envie de descendre le rejoindre sur le lisse où je l’ai laissé. Et si je faisais la bordure du sentier, de cinquante centimètres à un mètre de fond, des rochers tout du long au fond et un courant pas très fort. Allez, c’est parti. Attention en descendant, c’est un peu pentu et mon articulation « incomplète » m’invite à attraper une branche pour descendre. Je scrute un peu le coup, rien. Courbé sous des branches, je commence à pêcher l’eau. Je m’avance d’un petit mètre pour sortir de sous les branches et être plus à l’aise. Milieu du cours d’eau, je reviens vers la gauche et à un mètre cinquante de la bordure, sur une petite veine, plop, ferrage. Mince, suis-je accroché ? Oh non, le dos que je vois n’est pas une branche. Bing, cassé! Aaaarg. Ce poisson doit faire le kilo. Qu’est-ce qu’il m’a paru lourd ! Hou, hou, je n’en reviens pas, quel poisson ! Un rocher me tend les bras et je lui tends les fesses pour m’y assoir. J’en profite pour reprendre mes esprits, refaire mon bas de ligne et monter une nouvelle mouche. J’ai beau faire ce courant sur une trentaine de mètres, rien de plus, mais quel poisson… Hop, sur le chemin. En arrivant vers la voiture, je vois Alain qui revient aussi. Après un petit compte rendu, il m’apprend qu’il a pu en faire monter deux mais qu’il les a ratées et reste agréablement surpris de mes succès. Il décide de faire le courant que je viens de laisser et je retourne au bas du bras qui m’a donné tant de joies tout à l’heure. Et bien j’ai remis quatre autres petites truites à l’eau, et décroché un autre poisson sûrement près des trente centimètres. Aurais-je trouvé un nid? De retour auprès d’Alain, nous décidons de remonter pour aller pêcher une grande plage. Nous nous émerveillons sur les coups que nous devinons en marchant et que nous pourrons essayer dès que le niveau aura baissé de cinq à dix centimètres. Nous ne verrons plus un poisson malgré nos efforts. Nous décidons de rentrer et je suis ravi de ce moment avec mon ami et de l’accueil que m’ont fait la Neste et ses locataires. Dès que possible, nous reviendrons les saluer car nous savons que nous avons encore beaucoup de rencontres à faire sur le cours de cette merveilleuse rivière. Didier.

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